Cinq hommes sont en garde à vue, soupçonnés d'avoir été en contact avec l'assassin de Samuel Paty. Ils ont été interpellés, lundi 7 décembre en Seine-Maritime.
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Cinq hommes, soupçonnés d'avoir été en contact par téléphone avec Abdoullakh Anzorov, qui a décapité Samuel Paty le 16 octobre, ont été placés en garde à vue lundi 7 décembre matin, a-t-on appris mardi 8 décembre de sources judiciaire et proches du dossier. Les suspects, âgés de 18 à 21 ans, sont tous d'origine tchétchène, comme le tueur, et ont été interpellés en Seine-Maritime, ont indiqué des sources proches du dossier, confirmant une information du Parisien.
Des échanges par messages
Les enquêteurs de la Sous-direction antiterroriste (Sdat), chargés de l'enquête avec la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI) les soupçonnent d'avoir échangé par messagerie avec l'assassin de Samuel Paty, tué à la sortie d'un collège de Conflans-Sainte-Honorine (Yvelines) après avoir montré des caricatures de Mahomet à ses élèves. Leurs gardes à vue peuvent durer jusqu'à 96 heures avant leur éventuelle mise en examen dans le cadre de l'instruction ouverte pour "
complicité d'assassinat terroriste" et "
association de malfaiteurs terroriste".
Cinq mises en examen
Dans ce dossier, 14 personnes font déjà l'objet de poursuites, dont six collégiens. Cinq d'entre eux ont été mis en examen pour "
complicité d'assassinat terroriste", accusés d'avoir désigné le professeur de 47 ans à Anzorov. Brahim Chnina, le parent d'élève à l'origine de la campagne de dénigrement du professeur, et le militant islamiste qui l'avait soutenu, Abdelhakim Sefrioui, sont également poursuivis pour "
complicité". Les deux hommes avaient accusé le professeur de "discrimination" envers les élèves musulmans sur la foi du récit de la fille de M. Chnina, élève de Samuel Paty, laquelle a été mise en examen pour "
dénonciation calomnieuse".
Un réfugié tchétchène radicalisé
Cette dernière n'avait en fait pas assisté au cours où le professeur avait montré des caricatures du prophète Mahomet, le 6 octobre. Mais elle était présente la veille lorsque Samuel Paty avait prévenu ses élèves de la teneur du cours du lendemain, et l'avait accusé d'avoir alors demandé aux collégiens musulmans de se signaler. Le père et la fille étaient allés porter plainte au commissariat contre Samuel Paty le 7 octobre. Abdoullakh Anzorov, un réfugié russe tchétchène de 18 ans, radicalisé depuis plusieurs mois selon sa famille mais inconnu des services de renseignement, avait été abattu par les policiers qu'il attaquait après son crime.