L'Etat a décidé d'honorer des policiers et citoyens pour leur courage remarquable lors des crimes commis le 28 janvier dans un Pôle-emploi de Valence et une entreprise de Guilherand-Granges. Au cœur du drame, ces anonymes ont pris des initiatives "déterminantes".
Comme une lumière dans l'obscurité. C'était le 28 janvier dernier. Ce jour-là, un homme tue Patricia Pasquion, salariée d'une agence Pôle Emploi à Valence, et Géraldine Caclin, salariée d'une entreprise à Guilherand-Granges. Mais ce jour-là, 16 policiers et 5 citoyens interviennent, chacun à son niveau, pour alerter, secourir, stopper le tueur. L'Etat leur décernera une récompense pour "acte de courage et dévouement".
Des initiatives "déterminantes"
Il y a cet agent de Pôle Emploi qui, après le meurtre de sa collègue, suit le tireur présumé, note sa plaque d'immatriculation, et prévient les autorités. Il y a ces policiers ardéchois qui prennent en chasse le véhicule, et ces policiers valentinois qui le percutent volontairement. Il y a cet autre policier, premier arrivé à Pôle Emploi, qui pratique un massage cardiaque sur la victime pour tenter de la sauver en attendant les pompiers. Il y a encore ce salarié de Faun qui tente de stopper le meurtrier dont l'arme venait de s'enrayer... Tous ces individus ont pris des initiatives que les autorités considèrent "déterminantes" au coeur du drame qui se déroulait.
Auteurs "d'actes héroïques"
Les préfectures de la Drôme et de l'Ardèche ont indiqué qu'elles honoreraient ces actes de courage et de dévouement, et remettront des récompenses symboliques à chacun de leurs auteurs, lors d’une cérémonie qui se tiendra ultérieurement. Les récompenses s'échelonnent de la médailles d'or, d'argent ou de bronze à des lettres de félicitations. Le diplôme ou la médaille d’honneur pour acte de courage et de dévouement, délivrés par le préfet de département, récompense toute personne qui, "au péril de sa vie, se porte au secours d’une ou plusieurs personnes en danger de mort." Elle est remise aux pompiers, aux agents de sûreté, de police et de gendarmerie nationale ou à tout citoyen ou tout auteur d’acte héroïque.
Des crimes aux motifs inconnus
Ces personnes sont intervenues après que le tireur aie abattu une employée de l'agence Pôle Emploi de Valence, dont il avait été radié en 2013. Il a poursuivi son parcours sanglant à quelques kilomètres de là, à Guilherand-Granges, en Ardèche, où il a tué la DRH de l'entreprise Faun. Il avait également été salarié de cette société entre 2008 et 2010, en qualité d'ingénieur, avant d'en être licencié. Jusqu'alors inconnu des services judiciaires, l'auteur présumé des 2 meurtres est Gabriel F., un ingénieur sans emploi de 45 ans. Il est également soupçonné d'être lié à un précédent homicide commis par arme à feu quelques jours plus tôt dans le Haut-Rhin. Resté muet pendant sa garde à vue, il a été mis en examen ce samedi 30 janvier pour assassinats et placé en détention provisoire. Ses motivations restent inconnues.