Dimanche 13 décembre, un astéroïde a été vu dans le ciel d’Auvergne, aux alentours de 17h30. En France, pas moins de 115 personnes ont témoigné l’avoir vu sur le site de Vigie Ciel. Un astronome nous explique ce phénomène.
Un « bolide », ces astéroïdes qui traversent l’atmosphère, a été aperçu dans le ciel d’Auvergne dimanche 13 décembre. Selon François Colas, astronome et directeur de recherches au CNRS, il s’agit d’un phénomène assez récurrent. En France, il y en a environ un chaque mois, selon lui, mais l’heure et les conditions météorologiques ne permettent pas toujours de les observer. « Le bolide est passé au-dessus d’Orléans, mais le ciel était beaucoup plus dégagé dans l’est de la France donc beaucoup de gens qui l’ont vu, l’ont vu depuis la région Auvergne-Rhône-Alpes ou la Suisse. Ce phénomène démarre à 100 km d’altitude donc il peut être vu de très loin », explique François Colas. Il explique qu’il s’agit d’un caillou d’une dizaine de centimètres pour 10 kilos, qui est entré dans l’atmosphère : « Il a fait cette trace très importante. Malheureusement il s’est désintégré, il n’était pas assez gros pour qu’il y ait une météorite à la fin », regrette l’astronome. Il ajoute que ce bolide provenait de la ceinture d’astéroïdes, c’est-à-dire tous les objets qui sont compris entre Mars et Jupiter. Grace aux caméras du projet FRIPON (Fireball Recovery and InterPlanetary Observation Network), les scientifiques ont pu calculer précisément son orbite et donc déterminer sa provenance.
Des centaines de témoins
Quelque 115 témoignages de personnes ayant aperçu l’astéroïde ont été recueilli par Vigie Ciel, un projet de sciences participatif qui a pour but l’observation des phénomènes célestes mais aussi la recherche des trous de météorite. Julien Ragonnet, un habitant du Puy-de-Dôme, témoigne : « Vers 17h40, j'ai vu une météorite qui s'est désagrégée dans le ciel en plusieurs morceaux, aux alentours de Saint-Clément-de-Regnat. Je roulais en voiture et j’ai était attiré par une forte lumière dans le ciel et j'ai vu plusieurs boules vertes tomber rapidement en direction du sol. » Selon François Colas, il n’est pas surprenant qu’autant de gens aient assisté à ce phénomène : « C’était le soir, donc beaucoup de gens l’ont vu. Il y a eu d’autres évènements au milieu de la nuit ou au petit matin, quasiment aussi gros mais qui n’ont pas été vus par beaucoup de gens. C’est sur que ça peut être spectaculaire à voir. » L’évènement a été capturé par les caméras du projet FRIPON. Au total, le projet FRIPON a permis d’installer environ une centaine de caméras partout en France, dont une au sommet du Puy-de-Dôme et une à Aurillac.
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— Flightlevel150 (@flightlevel150) December 14, 2020
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Un projet collaboratif
En parallèle, le projet Vigie Ciel est piloté par le Musée National d’Histoire Naturelle. C’est un programme de sciences collaboratives qui vise à expliquer les phénomènes aperçus par les gens, mais aussi, en cas de météorite, de rechercher le cratère laissé par celle-ci. « Cette année, une météorite est tombée fin février, entre Dijon et Besançon. Des gens sur place nous aident à chercher, parce que nous, on est une petite équipe et on a vraiment besoin d’avoir des personnes qui nous aident. Il y a un autre projet qui s’appelle Vigie Cratère et le but, c’est assez amusant, c’est de rechercher les cratères d’impact à l’aide de Google Earth. On se voit attribuer un petit carré de Terre et il faut chercher les cratères », raconte François Colas. Le phénomène peut donc se reproduire. Si vous apercevez un bolide dans le ciel, vous pouvez le signaler sur le site internet de Vigie Ciel.