C'est la plus grosse roche venue de l'espace que l'on a retrouvé sur le sol Français. La météorite de l'Aube, découverte à Saint-Aubin est désormais exposée dans un nouveau musée. Après Troyes, Nantes ou encore Toulouse, elle arrive désormais au musée des sciences naturelles d'Angers.
Elle a été découverte le 3 octobre 2018 dans une commune de Champagne-Ardenne. Une météorite, de près de neuf tonnes est sortie de terre, dans la petite commune de Saint-Aubin (Aube), non loin de Nogent-sur-Seine.
Tombée sur terre il y a plus de 55 000 ans, elle serait, selon la société astronomique de France, la plus grosse masse minérale découverte dans l'Hexagone.
Exposée à Angers, elle aura fait près de quatre heures de route
Car bien que cette météorite ait été découverte dans l'Aube, cette dernière est exposée en Champagne-Ardenne, mais aussi dans les quatre coins de la France. Avec la découverte en plusieurs fois de près de neuf tonnes de météorite (1968, 2002 et 2018), ce monstre de fer et de nickel ou octraédite, détrônait alors largement la tenante du titre de Mont Dieu, du haut de ses 1,1 tonne.
Après sa découverte et quatre heures de route, la météorite de l'Aube a donc pris place dans un nouveau musée. Un an après Nantes, un autre fragment est arrivé au musée des sciences naturelles d'Angers. Elle figure aux côtés de la météorite d'Angers et celle de l'Aigle.
"C'est un échantillon de 105 kg qui est arrivé"
Sur les neuf tonnes de météorites découvertes à Saint-Aubin, des fragments sont exposés dans différents musées de l'Hexagone et à chaque fois c'est près d'une tonne qui est présente.
"Au départ on voulait fêter le centenaire de la mise en exposition de la météorite d'Angers. On avait eu un bout de celle de Saint-Aubin et on s'est dit que pour la cohérence, qu'on pourrait en exposer définitivement un morceau", explique Benoît Mellier, en charge des collections zoologie, sciences de la terre et de l'univers et de la préhistoire au musée angevin.
Ce n'était pas un objectif d'augmenter la collection, mais c'est une opportunité.
Benoît MellierConservateur au musée de sciences naturelles d'Angers
Depuis le 17 décembre, c'est désormais chose faite, la météorite a été livrée au musée. "Ce n'était pas un objectif d'augmenter la collection, mais c'est une opportunité. En discutant çà et là, on a été en contact avec les référents de l'Aube et maintenant on expose l'un des fragments", détaille le conservateur.
"Tous les ans, on fait un don à un musée en France"
Déjà sept musées ont réussi à en intégrer un fragment à leur collection. Troyes, Paris, Toulouse, Bordeaux, Nantes, Grenoble et désormais Angers, ce sont les villes, où les échantillons de météorites sont entrés dans des collections de musées. "Tous les ans, on fait un don en France. Ils sont choisis en fonction de leur taille, mais aussi pour l'intérêt de leurs collections", affirme Pierre Antonin, l'homme qui a dirigé le chantier de Saint-Aubin.
Ce que l'on trouve appartient aux propriétaires des terres.
Pierre AntoninChercheur de météorites et chef de projet de la découverte de Saint-Aubin
"On a décidé avec les propriétaires des champs dans l'Aube, de donner une partie des météorites. Quand on découvre quelque chose, ce que l'on trouve appartient aux propriétaires des terres. Cette fois-ci, c'était des agriculteurs et ils ont décidé d'un commun d'un accord d'offrir des fragments de météorites. Depuis, on est déjà à sept dons à des musées", détaille le chercheur.
Avec la recherche de ces fragments qu'il définit "d'extraterrestre", Pierre Antonin s'occupe d'emmener les échantillons aux différents musées et cela ne risque pas de s'arrêter. Désormais, pour le chercheur de trésors, il ne reste plus qu'à décider du prochain établissement qui accueillera des morceaux de la météorite.