Avant d’être journaliste à France 3 Auvergne, Stéphanie Vinot était en poste à Avranches (50). C’est là qu’elle est devenue amie avec le lieutenant-colonel Arnaud Beltrame assassiné, vendredi 23 mars, lors d'un attentat dans un supermarché à Trèbes dans l'Aude. Elle salue son action héroïque.
C’est par Facebook qu’elle découvre la terrible nouvelle. Stéphanie Vinot, journaliste à France 3 Auvergne apprend que le lieutenant-colonel Arnaud Beltrame a été assassiné, le 23 mars, après avoir pris la place d'un otage dans le supermarché de Trèbes (Aude). "Je suis passée de l’autre côté. Recevoir les nouvelles par la presse alors que je suis journaliste, je me suis rendue compte à quel point c’est dur. J’étais isolée dans mon coin à ne pas pouvoir rentrer en contact avec eux. J’étais démunie…" explique-t-elle.
Stéphanie Vinot a rencontré Arnaud Beltrame sur le terrain, il y a 7 ans, lorsqu’elle était en poste à Avranches en Normandie. "C’était un gendarme atypique. Il était enjoué, vivant, il n’était pas du tout dans la posture de l’officier de gendarmerie super sérieux qui contrôlait ce qu’il disait ou faisait. Il restait spontané et libre" explique-t-elle.
A force de travailler ensemble, ils sont devenus proches. Au fil du temps, elle est devenue son amie et sa confidente. Elle précise : "Nous avions des points communs dans notre parcours de vie, des affinités et des centres d’intérêts similaires".
Elle explique qu'ils avaient déjà évoqué le fait que s’il était resté para, il n’aurait pas eu peur d’aller au combat et d’y laisser sa vie. Cela faisait partie de sa mission de soldat. "Être gendarme et venir au secours des autres, au service des gens, c’était dans son sang, il ne vivait que pour ça" ajoute-t-elle.
Arnaud Beltrame avait plein de projets. Elle dit ne jamais l’avoir senti aussi bien et aussi heureux que ces derniers temps. "Personnellement, il venait de s’installer avec son épouse. Et professionnellement, il espérait réaliser son rêve et intégrer l’école de guerre qui forme les colonels et les généraux" précise-t-elle.
Stéphanie Vinot conclut : "C’est trop dur, il n’est pas mort accidentellement, dans l’exercice de ses fonctions. Ce qu’il a fait ça dégage une telle force, un tel courage. Je ne suis pas encore capable d’en prendre la mesure. Je n’ai pas la force de l’assimiler".