La mère d’un des accusés originaires de l’Eure, Naïm Boudaoud, a accepté de témoigner au micro de France 3 Normandie. Son fils est soupçonné de complicité d'assassinat terroriste dans le procès de l’assassinat de Samuel Paty.
Lundi 16 décembre 2024 fut une journée éprouvante pour la famille de Samuel Paty. Après un procès qui a débuté en novembre et qui prendra fin vendredi 20 décembre 2024 à la cour d'assises spéciale de Paris, les proches du professeur d’histoire-géographie ont quitté la salle d’audience en colère à l'issue des réquisitions.
Le parquet national antiterroriste a requis des peines allant d'un an de prison à 16 ans de réclusion criminelle. Des peines jugées trop légères par les parties civiles.
Des réquisitions jugées trop légères pour les parties civiles
Pour les trois jeunes hommes originaires d'Évreux jugés à Paris, le parquet national antiterroriste a requis une peine de 14 ans de réclusion criminelle, dont deux tiers de sûreté, pour Naïm Boudaoud, 16 ans, dont deux tiers de sûreté, pour Azim Epsirkhanov et un an pour Yusuf Cinar.
Le parquet national antiterroriste n'a pas retenu dans ses réquisitions la "complicité d'assassinat terroriste" à l'encontre des deux accusés Azim Epsirkhanov et Naïm Boudaoud.
Au début des réquisitions, le parquet avait prévenu que le réquisitoire ne correspondrait "sans doute pas totalement aux attentes" des parties civiles.
"Chercher de la radicalisation là où il n’y en a pas"
Des réquisitions qui ne conviennent pas non plus à Sofia*, la mère de Naïm Boudaoud : "mon fils n’a jamais été un enfant radicalisé. Dans la famille, personne n’est radicalisé. Il a participé aux quartiers d’évaluation de la radicalisation où à aucun moment on a dit qu’il était radicalisé".
Retrouvez le témoignage de la mère de Naïm en vidéo recueilli par Maxime Fourrier et Véronique Arnould :
La quadragénaire ajoute : "la polémique autour du collège de Conflans-Saint-Honorine, on n’en a jamais entendu parler. Mon fils n’en a jamais entendu parler. Il n’y a aucune trace dans son téléphone qui dit qu’il a observé ou regardé ne serait-ce qu’une once de polémique concernant cet établissement".
J’ai le cœur brisé, voilà quatre ans que j’ai perdu une partie de moi-même et que je le vois derrière une vitre alors que je sais qu’il n’a rien à voir là-dedans. Ça me consume de l’intérieur, ça me détruit. Quand je rentre chez moi je suis effondrée, tous les jours je pleure, ça me rend malade.
Sofia, mère de Naïm
Elle espère un acquittement
Sofia comprend bien évidemment la colère de la famille Paty et le fait "qu’ils refusent de nous entendre et je le respecte."
Convaincue de l’innocence de son fils, elle espère qu’un acquittement sera prononcé le 20 décembre.
*Nom d’emprunt