Le policier responsable de la diffusion de la photo de la victime décapitée à St Quentin Fallavier a été condamné à 3 mois de prison avec sursis. Cet officier stagiaire avait reconnu spontanément sa responsabilité et a été jugé selon une procédure simplifiée de "plaider coupable".
Le policier qui a reconnu être à l'origine de la diffusion d'une photo de la tête de la victime décapitée dans l'attentat à l'usine Air Products de Saint-Quentin-Fallavier (Isère) a été condamné mercredi à trois mois de prison avec sursis.
Poursuivi pour violation du secret professionnel, cet officier-stagiaire âgé d'une quarantaine d'années a été condamné à l'issue d'une procédure de plaider-coupable proposée par le procureur de la République de Vienne, a précisé son avocat, Me Gabriel Versini-Bullara. Outre cette condamnation qui ne sera pas inscrite au bulletin N. 2 de son casier judiciaire, le fonctionnaire devra payer 2.000 euros d'amende à l'épouse ainsi qu'au fils d'Hervé Cornara, qui s'étaient constitués parties civiles dans ce dossier.
Le parquet de Vienne avait initialement ouvert une enquête pour apologie de terrorisme, atteinte au respect dû aux morts et violation du secret professionnel à la suite de la diffusion sur des sites web et les réseaux sociaux de la tête du chef d'entreprise qu'un de ses employés, Yassin Salhi, a assassiné le 26 juin dans une mise en scène rappelant les pratiques macabres de l'Etat islamique (EI).
Le fonctionnaire, qui aurait "17 à 18 ans d'ancienneté" dans la police, s'était spontanément dénoncé en reconnaissant être à l'origine de la diffusion de la photo en la partageant avec des tiers et notamment des camarades de promotion.Il avait déclaré avoir agi par "bêtise", avait rapporté le procureur de la République de Vienne en juillet et n'est pas directement à l'origine de la mise en ligne du cliché sur internet.
Alerté par les cyberpatrouilleurs de la gendarmerie de la diffusion sur internet d'une photo de la mise en scène macabre de Yassin Salhi, moins d'un jour après le drame de Saint-Quentin-Fallavier, le parquet de Vienne avait confié une enquête à la Direction interrégionale de la Police judiciaire (DIPJ) de Lyon et l'Office central de lutte contre la criminalité liée aux technologies de l'information. Elle a permis d'établir que le cliché avait été pris en début d'après-midi, le 26 juin, sur la scène du crime gelée pour les besoins de l'enquête en flagrance.