Le mouvement de grogne des élèves de Stendhal a mis quelques cours entre parenthèses depuis le 10 décembre. Ils se mobilisaient contre la fermeture d'une option mais avec des profs ils imaginent maintenant le pire.
Au départ, il s'agit d'une inquiétude à court terme, celle de la suspension des options artistiques telle que la danse. D'où la mobilisation des élèves. Sur ce point au moins, tous ont été depuis rassurés : l'option sera maintenue.
Le rectorat a par ailleurs assuré que cinq classes de 2nde seraient préservées à la rentrée prochaine.
Mais derrière ce problème, couve une peur plus profonde, celle de la fermeture, à terme, de l'établissement. "ça embête le rectorat qu'il y ait deux lycées de centre-ville à Grenoble", explique Joël Morlighem, professeur d'Histoire-Géographie, délégué syndical Sud, et membre du Conseil d'Administration de l'établissement. "Ce que l'on craint, c'est de disparaître, et qu'on garde 'Champo' (le lycée Champollion)".
Le Rectorat vient d'engager une réflexion sur la sectorisation des établissements (affectation des élèves en fonction du secteur où ils habitent). Une "re sectorisation", en fait, qui serait déjà "actée" d'après les professeurs et parents. "Des accords Dracula", c'est ainsi que Joël Morlighem les surnomment. "On a vraiment l'impression d'une chasse aux vampires, tout est conclu dans le noir. Et une fois dans la lumière, tout disparaît."
"Nous attendons le mois de janvier, et nous serons très vigilants. C'est la période où on décide du budget, et de la dotation horaire globale (volume d’heures dévolu au fonctionnement des enseignements", explique le professeur.