Espèce allergène, l’ambroisie est en fort développement en Auvergne. Elle s’attaque surtout aux champs de tournesol. Or c’est une ressource essentielle pour les abeilles. L’ambroisie est une menace pour la pollinisation et pour la biodiversité.
Du 15 au 22 juin se tient la semaine de l’ambroisie. C’est une espèce invasive. Fortement allergène, c’est un problème majeur pour la santé publique. L’Auvergne est un haut spot de développement de l’ambroisie. Philippe Lecompte est apiculteur bio en Champagne et président du Réseau Biodiversité pour les Abeilles. Il explique : « C’est une plante parasite des cultures qui est en cours de développement. Elle affecte beaucoup les champs de tournesol car elle se développe sur les cultures de printemps. Il y a une corrélation très importante entre l’augmentation de la production de miel et les champs de tournesol. Le fait de ne pas pouvoir contenir l’ambroisie dans les champs de tournesol constitue une menace pour l’agriculture et l’apiculture. C’est aussi la menace sur le service de la pollinisation, et plus largement sur la biodiversité ».
Le tournesol, une ressource essentielle
En effet, le tournesol constitue une ressource essentielle pour les abeilles et l’apiculture française. Elle assure non seulement une part importante de la production de miel dans l’hexagone, mais elle joue aussi un rôle majeur dans le développement des colonies. La diminution des surfaces inquiète les apiculteurs. Philippe Lecompte souligne : « Cela peut conduire à des catastrophes en chaîne comme la disparition d’une plante importante. Cela peut poser problème à l’apiculture qui ne retrouve pas une ressource dont elle a besoin. Cela pose un problème en termes de biodiversité à travers le service de la pollinisation ». Il ajoute : « A l’époque où on produisait 35 000 tonnes de miel, on avait 1,2 million hectares de tournesol. L’an passé, on était à 500 00 hectares de tournesol, avec également un étiage de la production de miel. Il y a une corrélation étroite entre les deux. Il y a un intérêt commun entre agriculteurs et apiculteurs pour avoir des solutions techniques pour développer les cultures de tournesol ».
Des solutions existent
Selon le Réseau Biodiversité pour les Abeilles, toute réduction supplémentaire de tournesol aurait des conséquences dramatiques pour la filière apicole française. Pour son président, une solution existe pour contrer le développement de l’ambroisie. Il indique : « Il existe une solution technique et acceptable d’un point de vue environnemental, les variétés tolérantes aux herbicides, les VTH, qui permettent un désherbage après la levée du tournesol. L’agriculteur, s’il découvre que son champ contient de l’ambroisie, a la possibilité d’intervenir avec un désherbant sélectif spécifique. Cela permet un désherbage post levée. Il s’agit d’un désherbage non systématique. Cela constitue une solution efficace ». Les pouvoirs publics sont déjà mobilisés avec un plan de lutte national et des actions coordonnées par les Agences Régionales de Santé. Désormais, le président du Réseau Biodiversité pour les Abeilles espère un vrai plan national au sujet de l’ambroisie.
