Auvergne : des chevaux retrouvés morts avec une oreille coupée, une enquête ouverte

Dans l’Allier et le Puy-de-Dôme, ces dernières années, 3 chevaux ont été retrouvés morts, une oreille coupée. Ces cas mystérieux ne sont pas isolés. Il y aurait une dizaine de signalements pour des faits similaires un peu partout en France. Une enquête préliminaire a été ouverte.

L'essentiel du jour : notre sélection exclusive
Chaque jour, notre rédaction vous réserve le meilleur de l'info régionale. Une sélection rien que pour vous, pour rester en lien avec vos régions.
France Télévisions utilise votre adresse e-mail afin de vous envoyer la newsletter "L'essentiel du jour : notre sélection exclusive". Vous pouvez vous désinscrire à tout moment via le lien en bas de cette newsletter. Notre politique de confidentialité

Un bien étrange phénomène inquiète les propriétaires de chevaux. Dans le Puy-de-Dôme et l’Allier, 3 chevaux, sans problèmes de santé apparents, ont été retrouvés morts, l’oreille tranchée. Plus mystérieux encore, une dizaine de cas similaires ont été signalés aux autorités, depuis 2014, un peu partout en France. Les premiers cas répertoriés en Auvergne l’ont été à Loubeyrat, dans le Puy-de-Dôme : le 1er décembre 2018, puis le 16 juin 2019, deux chevaux ont été retrouvés morts, une oreille mystérieusement découpée. C’est seulement en mai, lorsque ces affaires ont été médiatisées, que Stéphane et Sandrine, couple de Bourbonnais résidant à Moulins, ont fait le lien avec le décès de leur cheval Epsos survenu en juin 2017 : « A l’époque, nous habitions Montluçon. On avait un terrain assez éloigné de la route à Hyds, près de Commentry. Notre cheval était dans ce terrain agricole depuis plus de 10 ans et nous allions le voir tous les week-ends. Un jour, nous sommes arrivés sur place, et notre cheval était mort, dans son enclos, à l’entrée du terrain », raconte Sandrine.

L'oreille coupée et le crin de la queue arraché

Plusieurs détails intriguent cependant le couple : « Il avait l’oreille sectionnée. Ce n’était pas un bout d’oreille mordu et arraché par un animal, c’était vraiment tranché à ras, ça faisait une coupure nette. En plus, tous le crin de sa queue était arraché. Il avait la queue complétement à nu. On a hésité à en parler au maire parce que ça nous a quand même vraiment intrigués, on avait vraiment l’impression que c’était d’origine humaine, mais on ne savait pas quoi faire. On pensait qu’on se faisait des films, que c’était juste le fait d’un animal, alors on a laissé tomber. Je regrette aujourd’hui de ne pas l’avoir signalé avant », explique Sandrine. Avec son mari Stéphane, ils ont écrit au procureur de la République d’Amiens, Alexandre de Bosschere, pour lui signaler les faits. En effet, les cas auvergnats font partie d’une longue liste de faits similaires dans toute la France.

Une dizaine de cas similaires en France

Plusieurs enquêtes préliminaires ont été ordonnées aux 4 coins de la France. Eric Maillau, procureur de la République de Clermont-Ferrand, a confié l’enquête à la brigade de gendarmerie de Riom : «  C’est intrigant parce qu’il y a plusieurs faits sur tout le territoire. Il y en a d’abord un à Usson-en-Forez, dans la Loire en 2014, puis à Cieurac dans le Lot en 2017, ensuite à Berny-en-Santerre dans la Somme, à Quierzy dans l’Aisne, au Girouard en Vendée et à Château-Salins en Moselle cette année, sans compter ceux de chez nous. Les dates et les lieux sont très éloignés les uns des autres, c’est très étrange. Il y a des causes de décès très variées, arme à feu, arrêt cardiaque, il y a de tout. » Selon lui, toutes les pistes sont envisagées : vengeance dans le milieu équestre, challenge morbide venu d’internet, rituel satanique et même psychopathe itinérant.

"Assez peu d'éléments" pour les enquêteurs

Cependant, l’enquête semble très difficile à mener : « Souvent, les propriétaires signalent les faits après que le cheval soit parti à l’équarrissage donc on ne peut pas faire d’investigations sur le mode de découpe des oreilles ou repérer d’éventuels points communs. A ce stade, il est fort possible que certaines de ces affaires soient liées entre elles et d’autres pas du tout. On ne sait pas grand-chose pour l’instant », regrette Eric Maillau. En effet, du côté de la gendarmerie de Riom, en charge de l’enquête préliminaire dans le Puy-de-Dôme, on manque d’éléments pour enquêter : « Nous avons les témoignages des propriétaires avec les photos et parfois les constatations des vétérinaires. Au final, cela fait assez peu d’éléments. Il y a un suivi au niveau national, c’est pris très au sérieux. Les sévices sur les animaux ont une symbolique particulière. Pour l’instant, on pense que certains des cas identifiés sont liés, mais pas tous. Certains pourraient par exemple être expliqués par des petits animaux qui s’attaquent aux parties molles du cheval déjà décédé », explique le chef d’escadron Wallart de la gendarmerie de Riom.

"Si c’est une personne qui lui a fait ça, il faut la retrouver"

Les autorités invitent les propriétaires de chevaux qui seraient victimes de faits similaires à contacter les forces de l’ordre le plus rapidement possible après la découverte de l’animal, afin que des investigations puissent être menées. Du côté de Stéphane et Sandrine, dans l’Allier, c’est l’incompréhension. « On a été un peu sonnés quand on a découvert des faits similaires dans la presse. Quand on a su qu’il y avait une enquête, nous nous sommes signalés, comme ça, s’il s’agit de la même personne, les gendarmes pourront retracer son parcours. De plus, à l'époque, on voulait vendre notre terrain, on l’avait fait visiter quelques temps avant alors on se dit que lors des visites on est peut-être tombés sur des gens malveillants. On a décidé d’en parler parce qu’Epsos était un animal extra, on l’aimait beaucoup, alors si c’est une personne qui lui a fait ça, il faut la retrouver », explique Sandrine. Elle espère que l’enquête conjointe  des différents services de gendarmerie portera ses fruits et que les circonstances de la mort d’Epsos seront éclaircies.
 
Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
Veuillez choisir une région
France Télévisions utilise votre adresse e-mail pour vous envoyer la newsletter de votre région. Vous pouvez vous désabonner à tout moment via le lien en bas de ces newsletters. Notre politique de confidentialité
Je veux en savoir plus sur
le sujet
Veuillez choisir une région
en region
Veuillez choisir une région
sélectionner une région ou un sujet pour confirmer
Toute l'information