En Auvergne, la Ligue de protection des oiseaux (LPO) vise l'interdiction de la chasse à la tourterelle des bois, une espèce "en très large déclin" a souligné mardi 2 avril, le Directeur territorial de la LPO Auvergne-Rhône Alpes.
C’est le cas le plus emblématique, quand on évoque les espèces d’oiseaux en danger en Auvergne. La tourterelle des bois, avec son joli plumage brun maillé de roux, se reproduit notamment en zone de plaine et notamment sur les bords de l’Allier.
Protéger les espèces d'oiseaux en danger
La Ligue de protection des oiseaux a annoncé lundi 1er avril son intention de déposer plainte contre la France devant la Commission européenne pour non-respect de la « directive oiseaux ». Cette directive vieille de 40 ans, oblige les Etats à protéger certaines espèces, notamment les populations en mauvais état de conservation, comme la tourterelle des bois. « Voilà typiquement l’exemple qui concerne l’Auvergne, c’est l’autorisation de chasser cette espèce à l’automne alors que les populations sont en très large déclin » constate Jean-Christophe Gigault, Directeur territorial Auvergne de la LPO Auvergne-Rhône. « On estime qu’il y a 100 mille tourterelles des bois tuées chaque année or cette espèce a vu ses populations dégringoler de façon catastrophique puisqu’aujourd’hui 80% de la population a disparu d’Europe » souligne M. Gigault.Des espèces parfois chassées trop tôt
En France, près de 68 espèces différents sont chassées contre une moyenne de 20 à 30 dans le reste de l'Europe. La plainte de la LPO vise aussi les prolongations de chasse aux oiseaux migrateurs en février, au moment de leur migration vers leur zone de nidification dans le nord de l’Europe. « En Auvergne, on est moins concernés par la chasse au gibier d’eau, néanmoins on a des espèces qui se reproduisent chez nous et qui sont parfois chassées très tôt. Des espèces comme, le coulis cendré, le vanneau huppé, qui sont en très mauvais état de conservation au niveau européen ». Sur ces deux espèces, « c’est plus lié à leur milieux naturels qui se sont dégradés et qui sont moins favorables. Mais la question de la chasse est un facteur aggravant « estime Jean-Christophe Gigault.La "directive oiseau" prévoit la mise en place de programmes de conservation pour les espèces en mauvais état de conservation ."On a vu comment ça pu marcher positivement, l’exemple le plus spectaculaire, c’est celui de la cigogne blanche, en 1975 on avait moins de 20 couples en France et aujourd’hui on a 2 mille couples ou plus qui se reproduisent en France » plaide le Directeur territorial Auvergne de la LPO Auvergne-Rhône Alpes.