Après l'abattage de "Bleu, Bleu" dans le Vercors, des voix se sont élevées contre les méthodes de l'Office National de la Chasse. Aujourd'hui, après enquête, une association de protection des animaux évoque à son tour "des dysfonctionnements" dans la prise de décision.
"Bleu, Bleu" était du genre envahissant et menaçant. Début mai, le vieux bouquetin avait pris ses quartiers sur une route du Vercors, dans les Gorges de la Bourne, où il chargeait les voitures, les motos et les randonneurs. En un week-end, la préfecture de la Drôme a donc pris la décision de le faire abattre, après avoir écouté les conclusions de ses correspondants sur place. Yves Hocdé, le directeur de cabinet de la préfecture de la Drôme, déclarait à l'époque: "A plusieurs reprises, il a été repoussé mais il est revenu, posant un important problème de sécurité publique. C'était un animal vieux et souffrant qui recherchait la stabilité sur la chaussée, si on l'avait capturé il serait toujours revenu sur une route."
Son abattage a enflammé les réseaux sociaux. La LPO a pris le temps, mais elle réagit aujourd'hui.
Pour l'association de protection des animaux, "la Préfecture aurait dû consulter des organismes ayant une compétence concrète puis, correctement informée, ne pas faire abattre un animal ne constituant plus le moindre danger et appartenant à une espèce protégée".
Il était aisé de transporter ce bouquetin"
Dans son communiqué, la LPO rappelle que le bouquetin est "une composante majeure de la diversité faunistique", "à haute valeur symbolique car ayant frisé l'extermination", et "réintroduit à grand frais dans le cadre d'une stratégie nationale".
Pour l'association, il était "aisé de transporter ce bouquetin et de la relâcher à quelques kilomètres, dans un biotope adéquat où vivent des dizaines d'autres bouquetins." Selon elle, l'autopsie n'aurait pas prouvé que son état de santé était déficient.