La visite d'Emmanuel Macron en Chine va-t-elle ouvrir de nouveaux marchés aux éleveurs français ? Il a annoncé la levée des interdictions dans un délai de 6 mois. Certains agriculteurs cantalous aimeraient bien en profiter. D'autres s'insurgent de l'absurdité de la situation.
En obtenant des engagements sur la réouverture des frontières pour la viande bovine, l'agriculture française espère tirer profit d'un marché chinois où la demande de produits de qualité est en pleine expansion. S'ils saluent le résultat des négociations menées par la France, les syndicats majoritaires restent prudents. Pas de broutards pour la Chine, mais des débouchés sur les produits carnés. Il va falloir concrétiser dans les 6 mois, autrement dit lever toutes les contraintes sanitaires et surtout trouver un cadre commercial.
"Ce que l'on espère du côté des éleveurs, c'est que bon nombre d'opérateurs français soient aussi volontaires pour s'engager sur ces opportunités et que l'on n'ait pas un certain nombre de freins qui se mettent en œuvre comme on a pu connaître sur des opportunités qui étaient disponibles du côté du marché turc où sur l'aspect achat de taurillon, aucun opérateur français n'a voulu se positionner", affirme Joël Piganiol, secrétaire général de la FDSEA 15.
Marché risqué
Stéphane Malroux ne partage pas l'avis de ses collègues de la FDSEA. Pour le porte-parole de la confédération paysanne, trop de raisons politiques et sanitaires font que la Chine reste un marché risqué et surtout néfaste pour le climat.
"Ce sont des marchés industriels. Cela va créer de l'agriculture encore plus industrielle. Je trouve que l'on est dans un contexte où c'est déconnant. L'Europe va ouvrir son marché à des viandes canadiennes ou du Mercosur, sans les garanties sanitaires que nous on apporte et nous on va envoyer de la viande française tracée avec des garanties sanitaires en Chine. Je trouve cela stupide", regrette Stéphane Malroux, porte-parole de la Confédération Paysanne 15.
À ce jour, chaque année l'agriculture française exporte environ 250.000 tonnes de viande bovine dont 95 % à destination du marché européen.