Depuis le mois d'octobre, une partie du réseau de chaleur bois d'Aurillac est entrée en fonction. Quelque 92 sites sur les 180 au total sont déjà raccordés. Après de longs mois de travaux, le réseau alimente donc déjà copropriétés, entreprises ou bâtiments municipaux.
A Aurillac, dans son appartement au quatrième étage, André Fournol se félicite du changement. « Le radiateur est peut-être un peu plus chaud qu’auparavant » explique ce propriétaire d'un logement raccordé. La chaudière à gaz, vétuste, menaçait de tomber en panne. Alors les 28 propriétaires de l'immeuble ont fait un choix, celui de se raccorder au réseau de chaleur au bois, de la ville. Il indique : « On va utiliser une énergie intéressante, le bois. Par rapport à la nature, j’espère qu’on aura un bénéfice à ce niveau ». André devrait aussi faire des économies, de 15 à 30%. Car le prix de l'énergie du réseau devrait rester stable autour de 77€ le MW/h.
Un réseau de 22 km
Dans un bâtiment flambant neuf, sous le panache de vapeur d'eau, deux énormes chaudières à bois du réseau sont en action. Lionel Besson, responsable d'exploitation Cantal, souligne : « Ca permet d’alimenter le réseau d’Aurillac qui fera 22 km au final, par le biais d’une tuyauterie qui circule dans la ville. Elle forme une boucle, avec un départ d’eau chaude à 92 degrés ». Ces chaudières brûlent des plaquettes de bois collectées 50 km à la ronde. Lionel Besson, responsable d'exploitation Cantal, poursuit : « On est sur un climat très froid, avec des températures ce matin de -10 voire -11 degrés. On est pratiquement à plein régime. Ca veut dire qu’on a 5 camions de 90 m3 qui fournissent la chaufferie. Sur l’année, avec tous les bâtiments raccordés, au nombre de 196, on sera sur 16 000 tonnes de bois ».
186 bâtiments reliés au réseau
Copropriétés, bâtiments publics, bailleurs sociaux ou encore entreprises, dans la ville, 186 bâtiments seront à terme reliés au réseau. Mireille Laborie, adjointe chargée du défi climatique et de la transition écologique, affirme : « C’est un réseau de chaleur important. Je crois que c’est le plus important de la région Auvergne, avec 22 km de réseau enterré. On dessert 4 400 logements. Ca fera au final une économie de CO2 de 11 000 tonnes environ par an ». Cela permet de compenser la totalité des émissions de CO2, de plus d'un millier d'Aurillacois chaque année. Une économie pour la planète et une manne pour les entreprises locales. Elles ont bénéficié des deux tiers des 22 millions qu'a coûté le réseau de chaleur bois.