Des agriculteurs se sont lancés dans un projet de transformation de viande en plats cuisinés Made in Cantal. Objectif : proposer des produits locaux et de qualité tout en sécurisant une partie de leurs revenus. Ils ont proposé une dégustation au marché d'Aurillac ce samedi 13 janvier.
C’est une initiative pour le moins originale que viennent de lancer de jeunes agriculteurs du Cantal. Jusqu’à présent, les broutards qu’ils élèvent (bovins de 9 à 12 mois) partent à l’engraissement en Italie. Des animaux dont le prix de vente est tributaire des marchés et de leurs aléas. Afin de valoriser leur production, ils souhaitent transformer, chez eux dans le Cantal, ces jeunes bovins. Pour ce faire, ils projettent de développer une gamme de produits carnés : viande piécée, charcuteries-sèches et plats cuisinés 100% "Made in Cantal".
Mathieu Théron est installé à Roanne-Saint-Mary et élève une centaine de vaches Limousines. A 24 ans, il s’est lancé avec 5 autres membres des Jeunes Agriculteurs du Cantal dans cette aventure : "En transformant nos broutards, nous voulons gagner notre vie sans dépendre des marchés. Avec notre projet "Jeunes Bovins des Volcans", nous voulons sécuriser une partie de notre production et proposer des produits de qualité entièrement fabriqués dans le Cantal".
Mais avant de mettre en place la fabrication et la commercialisation de ces produits, des tests de faisabilité ont été nécessaires. "Nous avons abattu un premier broutard, en août dernier, et nous avons confié la transformation à l’ENILV d’Aurillac", explique Mathieu Théron. Et de poursuivre : "Ils avaient également pour mission de mener une étude économique de notre projet. Finalement, notre projet s’est avéré rentable."
Une cagnotte en ligne
Ne restait plus alors qu’à passer l’épreuve gustative. "Nous avons fait goûter nos produits au grand public et le résultat a été très positif" se félicite le jeune éleveur. Au menu : saucisses et viande à griller, merguez, terrines de foie confit (nature, au Cantal et au Bleu de Bufflonne), bolognaise, pot au feu, marinade au vin du Lot, blanquette, tripes et sauté au cidre et à la châtaigne. Des plats qui ont vocation à être distribués dans les épiceries fines dans et hors du Cantal. "Pas question de commercialiser nos produits en grande surface et de voir nos marges rognées", insiste Mathieu Théron.
Afin d’acheter le broutard qui a été transformé et de financer les frais d’expertise, de recherche et de développement, les jeunes agriculteurs ont déboursé 5.800 euros. Aujourd’hui, pour poursuivre leur projet et développer leur activité, ils ont décidé de lancer une cagnotte en ligne sur la plateforme Miimosa. Les fonds permettront aux éleveurs de rentrer dans leurs fonds et si l’objectif est dépassé de poursuivre l’aventure.
Un grand merci aux 1ers contributeurs! Continuez de nous soutenir sur https://t.co/o6uBimW7uL
— JA Cantal (@JACantal15) 11 décembre 2017
Broutard: jeune bovin élevé par sa mère, qu'il accompagne au pâturage. Alimentation constituée de lait maternel et d'herbe qu'il "broute", d'où le terme de "broutard". pic.twitter.com/NrYR2qcwtk