Mercredi 16 octobre, Latifa Ibn Ziaten était à Aurillac. La mère de la première victime du terroriste Mohamed Merah est venue à la rencontre de détenus et de jeunes.
Le 11 mars 2012, le sous-officier Imad Ibn Ziaten était assassiné par Mohamed Merah à Toulouse. Ce fut la première victime du terroriste. Sa mère Latifa s'est depuis lancée dans un combat contre la haine. Elle était mercredi 16 octobre à Aurillac pour rencontrer des détenus à la maison d'arrêt, puis des jeunes afin d'échanger autour du vivre ensemble. Pendant 3 heures, elle a parlé aux prisonniers. Leur sujet de conversation : le vivre-ensemble. C'est le combat de cette mère de famille et de son association depuis sept ans. Latifa Ibn Ziaten, présidente de l’association Imad pour la jeunesse et la paix, explique : « Il faut apporter un message de paix pour qu’ils puissent s’en sortir et trouver leur place dans la société, pour qu’ils ne soient pas perdus et qu’ils oublient leurs malheurs ici. Je leur ai dit de laisser leurs malheurs quand ils sortent d’ici et de sortir libres pour trouver leur place ».
Pour transmettre ce message de paix, Latifa Iben Ziaten se rend dans de nombreuses villes de France. C'est l'association Accent Jeunes qui a lui a demandé de se déplacer à Aurillac, avec une volonté pour le jeune public. Anne-Laure Tazzioli, présidente de l’association Accent Jeunes, affirme : « C’est le cœur même de notre métier, de notre association, d’aller vers tout simplement, et de permettre à tous, notamment des jeunes, d’avoir une rencontre déterminante dans leurs vies pour qu’à un moment donné, quand un choix est fait, qu’il soit constructif et positif. Madame Ziaten est une de ces rencontres déterminantes qui existent, heureusement pour nous en France ».Une rencontre déterminante
Aller vers les jeunes pour créer des moments d'échanges, l'invitée du jour l'a fait à nouveau durant la cérémonie organisée en son honneur à l'hôtel de ville. Nassim Aali, du conseil municipal des jeunes Aurillac, souligne : « Ce qui est touchant c’est qu’elle parle librement, avec cœur, et elle a un esprit très ouvert. Quand on la voit, c’est comme si une barrière s’ouvrait ». Pour Latifa l'espoir réside dans la jeunesse. Elle conclut : « Cette jeunesse, c’est l’avenir, la lumière, l’avenir de demain. On doit les écouter, les accompagner. On doit les protéger, les avertir, c’est nous les modèles ». Elle rencontrera le public lors de deux projections du documentaire "Latifa, une femme dans la République" mercredi soir et jeudi matin pour les scolaires.Cette jeunesse c'est l'avenir