Une micro guêpe chinoise pour sauver les châtaigners cantaliens

La lutte biologique s'avère la seule méthode efficace pour contrer les ravages du cynips, un insecte qui attaque les châtaigners et fait fortement baisser la production fruitière. Dans le Cantal, l'association de la maison de la chataigne expérimente le recours au Torymus, un ennemi du parasite.

"Torymus sinensis", c'est l'arme déployée par les bénévoles de la maison de la châtaigne à Mourjou, dans le Cantal, pour enrayer les dégâts provoqués dans le département par le cynips du châtaigner.
Depuis l'an dernier, ils expérimentent l'introduction de ce petit insecte sur les arbres infestés. Une expérimentation déployée cette année à grande échelle car les premiers résultats ont été probants.


Qu'est-ce que le cynips ?


Le cynips est une micro-guêpe originaire de Chine qui a fait son apparition en France il y a une dizaine d'années.
Comme l'explique l'INRA, ses larves perturbent la croissance des bourgeons du châtaigner et provoquent la formation de galles.
Elles peuvent entraîner "une baisse de 60 à 80 % de la production fruitière, la mortalité des rameaux touchés, des branches et voire des arbres pour de très forts taux d'infestation", détaille la FREDON, la fédération régionale de lutte et de défense contre les organismes nuisibles.


Bataille de guêpes


Pour enrayer le processus, la lutte biologique s'avère être la seule méthode efficace, grâce à une autre micro-guêpe chinoise, le Torymus.
C'est un prédateur naturel du cynips qui "pond ses oeufs au printemps sur les larves du ravageur, à l'intérieur des galles nouvellement formées. Il se nourrit de la larve qu'il tue", expose l'institut national de la recherche agronomique.


Le Cantal dans la lutte


Dans la châtaigneraie cantalienne, on procède donc à des lâchers de Torymus sur les bourgeons des arbres, grâce à des tubes contenant 25 femelles et quelques mâles. L'an passé, 13 sylviculteurs ont fait appel à la maison de la Châtaigne. Cette année, ils sont 25 à ce jour. 
"C'est au bout de quelques années, 3 à 4 ans, que ça se régule. Et après 5 à 8 ans, le problème semble résolu", observe Joseph Labrunie, secrétaire de la maison de la châtaigne.
Cela coûte 100 euros les deux doses aux propriétaires. "Certains ont un intérêt économique. Et puis, il y a une majorité de gens qui n'ont que 5 ou 6 châtaigners mais qui acceptent de payer dans un esprit civique, en voulant oeuvrer pour sauver la châtaigneraie", poursuit-il.


Etat des lieux


Difficile d'évaluer précisément le nombre d'arbres touchés par le cynips dans le Cantal, selon Joseph Labrunie. Un diagnostic est en projet à l'échelle de la région Auvergne Rhône-Alpes, qui compte notamment l'Ardèche, un grand département castanéicole.
Mais depuis cette année, avec l'extension du cynips dans la haute châtaigneraie cantalienne, "tout le territoire - c'est-à-dire les 54 communes - est concerné. Il y a des variétés plus atteintes que d'autres", détaille le secrétaire de l'association. "Certaines variétés, plus anciennes notamment, résistent mieux que d'autres pour l'instant".
Pour les arbres les plus infestés, les baisses de production peuvent être spectaculaires. "Un châtaigner produisant par exemple 80 kilos de châtaignes peut n'en donner qu'une dizaine", estime Joseph Labrunie.

Le Torymus sera-t-il l'arme fatale du cynips, un insecte qui attaque les arbres de la châtaigneraie cantalienne ? Depuis l'an dernier, ce prédateur du parasite est introduit sur les châtaigners infestés, avec de premiers résultats probants. Intervenants : Joseph Labrunie, secrétaire général de la Maison de la Châtaigne ; Jean Teulières, propriétaire d'arbres atteints




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