Alors que selon un récent sondage, 84% des Français préfèrent parler de « pain au chocolat » plutôt que de « chocolatine ». Dans le Cantal aussi, le débat fait rage et divise les boulangers.
C’est un sempiternel débat. D’un côté, il y a les adeptes des « chocolatines ». De l’autre, ceux des « pains au chocolat ». Deux camps irréconciliables. Deux expressions pour désigner une même viennoiserie.
Pourtant, selon un récent sondage Ifop, ce sont les pro pains au chocolat qui l’emportent haut la main : 84% des Français utilisent ce terme. Les partisans de la « chocolatine » se trouvent surtout dans le Sud-Ouest puisque 63% des Aquitains et 47% des Occitans optent pour ce mot.
84% utilisent le terme de #PainAuChocolat plutôt que #Chocolatine
— Ifop Opinion (@IfopOpinion) 7 mars 2019
Régions à forte utilisation du terme de #Chocolatine :@NvelleAquitaine : 63%@Occitanie : 47%#ChocolatineGate
Sondage @IfopOpinion - @FederationFEB : https://t.co/rGuqhBbdCR pic.twitter.com/Gul7bWdHyw
"Chocolatine, un côté sympathique "
Dans le Cantal aussi, le débat est bien réel. A Mauriac, Magalie Gramont ne s’est pas posée la question au moment d’ouvrir sa boulangerie il y a près de 20 ans. « J’utilise « chocolatine » depuis que je suis toute petite. C’était évident pour nous de le mettre sur nos écriteaux », explique-t-elle.
Christian Vabret, meilleur ouvrier de France en boulangerie, a un avis tranché sur la question : « Je suis fier de revendiquer le mot « chocolatine ». Cela évoque un côté sympathique, festif et cela sonne mieux dans les oreilles des enfants. De plus, littéralement un pain au chocolat, c’est un pain viennois avec du chocolat à l’intérieur », souligne le président de la fédération des boulangers et pâtissiers du Cantal.
C’est pourtant pas compliqué. Voilà un pain au chocolat et ça n’a rien à voir avec une chocolatine. pic.twitter.com/p9ixwuGquV
— Philippe BERTHELOT (@BertyDaydreamer) 7 mars 2019
Les adeptes du pain au chocolat font de la résistance
Même si les chocolatines figurent en bonne place dans ses boulangeries d’Aurillac, Christian Vabret a dû s’adapter aux habitudes parisiennes dans sa boutique de la capitale : « j’ai préféré utiliser le mot pain au chocolat à Paris pour ne pas bousculer le client. La France a toujours été coupée en deux, entre la droite et la gauche. C’est pareil pour la chocolatine et le pain au chocolat qui divisent le sud et le nord ».
Pourtant, « chocolatine » ne fait pas non plus l’unanimité dans le Cantal. Dans la boulangerie « Le manoir des saveurs » située à Saint-Flour, c’est le pain au chocolat qui remporte la partie. « Il n’y a pas de débat, on a toujours utilisé cette appellation-là. Nous avons des clients qui nous demandent des chocolatines et parfois certains débattent entre eux », s’amuse Aurélie Lemaître, employée dans la boulangerie.
Parfois cela va encore plus loin. Stéphanie Promen a ouvert une boulangerie à Aurillac en 2017. « Au début, j’ai opté pour l’appellation chocolatine car je viens du Sud, de Montpellier. Mais au bout de quelques mois, j’ai eu des remarques de certains clients alors j’ai changé le nom et j’ai mis pain au chocolat », explique la gérante.
Avant d’ajouter : « au final l’important c’est que l’on se comprenne ! ». Alors chocolatine ou pain au chocolat ? A vous de trancher.