Réforme des retraites : un barrage filtrant au Lioran, dans le Cantal

Mardi 21 mars, au Lioran, dans le Cantal, l’intersyndicale a organisé un barrage filtrant sur la RN 122. Objectif : montrer que leur opposition à la réforme des retraites est intacte.

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Des syndicats déterminés. Mardi 21 mars, au Lioran, dans le Cantal, l’intersyndicale a mis en place dès 6h30 un barrage filtrant sur la RN 122, avant le tunnel du Lioran, dans le sens Aurillac-Clermont-Ferrand. Cette mobilisation contre la réforme des retraites a occasionné des ralentissements mardi matin. Ce lieu de rassemblement n’a pas été choisi au hasard : Jérôme Donore, secrétaire départemental UD CGT du Cantal, explique : « On a choisi de ralentir l’accès principal et l’axe majeur routier de notre département pour faire voir qu’on est déterminés et mobilisés contre la réforme des retraites. On voulait impacter la circulation sur un point stratégique ». L’intersyndicale était présente avec la CGT, FSU, FO, CFDT, CFDT, UNSA. « Il y avait à peu près 80 personnes, au plus fort de la mobilisation » indique le leader local de la CGT.

Le retrait de la réforme des retraites exigé

Pour lui, le mot d’ordre est le même depuis de nombreuses semaines : « Nous exigeons le retrait de la réforme car elle n’est pas bonne, elle n’est pas juste, ni pour l’ensemble des travailleurs, ni pour les femmes. Elle oblige les petits à encore plus travailler et on ne demande jamais rien aux gros du CAC 40 qui s’en mettent plein les poches ». Il estime que les automobilistes touchés par ce barrage filtrant se sont montrés compréhensifs : « On a pu discuter avec les gens : 90 % des automobilistes qu’on a vus ce matin nous soutiennent. Le reste ce ne sont que quelques personnes qui rouspètent un peu. Une grosse majorité de Cantaliens nous ont soutenus ce matin, même s’ils étaient embêtés ». Jérôme Donore évoque l’état d’esprit des manifestants : « On est en colère après ce qu’on voit. L’Etat applique le 49.3. Les députés ont rejeté la motion de censure, même si nos deux députés du Cantal ont entendu notre appel. On regrette que les députés n’aient pas pu renverser ce gouvernement. On réclame la retraite à 60 ans et on n’y est encore pas ».

Des recours possibles

Selon lui, malgré le rejet de la motion de censure lundi 20 mars et l’adoption du projet de réforme, tout n’est pas perdu :  « Il va y avoir un recours auprès du Conseil constitutionnel. Il y a aussi la possibilité du référendum d’initiative partagée. Nous ferons signer les pétitions quand cela sera le moment pour continuer le combat. Il va falloir continuer la mobilisation ». Le leader de la CGT du Cantal insiste sur sa détermination : « On donne une initiative. Si on est 50, on fera ce qu’on peut faire avec 50. Si on est des milliers, on pourra peut-être faire plus de choses importantes. Si on avait été aujourd’hui un millier sur le rond-point au Lioran, la circulation aurait été complètement bloquée. A 70 ou 80 personnes, on fait du barrage filtrant ». L’opération de ce mardi matin a également permis de réaliser du tractage, en vue de la manifestation de ce jeudi 23 mars : « Jeudi, on attend que les gens viennent exprimer leur colère vis-à-vis du gouvernement. On demandera toujours pareil : le retrait de la réforme. On anime le combat depuis plusieurs semaines et on va continuer ».

"On n’attend pas grand-chose du président de la République"

Jérôme Donore va surveiller de près les déclarations du président de la République qui s’exprimera mercredi 22 mars à 13 heures : « On va être attentif pour voir s’il retire le projet et s’il fait un geste envers les organisations syndicales. Au niveau national, elles lui ont écrit et il n’a même pas voulu les recevoir. On n’attend pas grand-chose du président de la République ». Présent lui aussi au Lioran, Abdeltif Ouahhabi, secrétaire départemental UNSA du Cantal, n’entend pas baisser les bras : « On a décidé de maintenir la pression dans le Cantal en organisant des actions pacifiques. Il nous reste des recours. Tant qu’on en aura, l’esprit de combat est présent. Au sein de l’intersyndicale, on est solidaires. Je pense que la motivation va changer. On était là pour interpeller le gouvernement, on a mobilisé énormément de monde. Malheureusement, on se rend compte que cela ne fonctionne pas avec ce déni. La température change. Il va falloir interpeller la population, on ne peut pas être résignés face à un gouvernement qui veut diriger sans son peuple ». Le barrage filtrant a été levé vers 14 heures.
Jeudi 23 mars, un rassemblement est prévu à Aurillac, à partir de 10 heures, devant la gare.

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