Avant la Grande Boucle, Romain Bardet a reconnu l'arrivée de l’étape du Tour, qui aura lieu le 10 Juillet au Lioran (Cantal). Il participe actuellement à son dernier Tour de France puisqu'il mettra un terme à sa carrière la saison prochaine. Pour la 11ème étape Evaux-les-Bains - Le Lioran, il pourra compter sur la présence de nombreux supporters dans l’ascension du Puy Mary.
Ce jour-là, Romain Bardet était sur les pentes des volcans du Cantal. Sur le terrain de jeu de son enfance, là où tout a commencé, il était de retour pour une reconnaissance du final d’une étape du Tour de France, qu’il connaît par cœur avec des passages à près de 15%, dans la montée du Pas de Peyrol ou le col du Pertus. Il décrit : « C’est vraiment agréable à rouler parce que ce n’est jamais monotone. On change sans cesse de pourcentage. Les paysages sont magnifiques. La route se cabre de manière très impressionnante sur le dernier kilomètre du Puy Mary. Avant ça, on aura eu la côte du Falgoux pour rejoindre le col de Nérone qui est très pentue, et ensuite la descente assez technique du Puy Mary pour aller sur le méconnu mais très exigeant col du Pertus avant d’arriver au Lioran. »
"Je suis admiratif"
Il a beau connaître le terrain du Pas de Peyrol, la montée est toujours mythique pour lui : « Ce sont des grandes lignes droites où on reste à 12, 13 ou 14%. La route paraît large et on a l’impression qu’on n’avance pas. Psychologiquement, c’est assez difficile. » Romain Bardet est l’un des coureurs français les plus appréciés. Au Puy Mary, ses parents sont aux premières loges. Ils mesurent le chemin parcouru par leur protégé pour évoluer au plus haut niveau mondial pendant plus de 10 ans : « Je pense que c’est sa personnalité qui fait qu’il en veut, toujours. Pour moi, c’est trop de travail, trop de contraintes et trop de sacrifices. Ce n’est pas moi qui l’ai influencé », explique sa mère Christiane. Son père, Philippe, est très fier : « Je trouve que c’est très difficile, je suis admiratif. Même en ayant fait du vélo depuis très longtemps, on a du mal à se rendre compte de la difficulté. »
Un coureur populaire
Sur cette reconnaissance très médiatique, Romain Bardet mesure les retombées de son début de saison : ses places d’honneur au Giro et sa deuxième place à Liège-Bastogne-Liège sur un podium de rêve entouré de Pogacar et de Van Der Poel. « Il fait partie des coureurs qu’on apprécie en Belgique et lui plus particulièrement. Je pense qu’il a un côté humain et authentique qui plaît. On a vu, quand il a terminé Liège-Bastogne-Liège, que tout le monde était content pour lui, qu’on soit Belge ou Français », indique Maxime Jacques, journaliste belge. Cet ultime tour est déjà une réussite pour Romain avec une victoire d’étape héroïque à Rimini en Italie et surtout, le maillot jaune de ses rêves enfin sur ses épaules.
"Depuis 2021, c’est plus difficile pour moi"
Dix Tours de France, quatre victoires d’étape, deux podiums sur les Champs-Elysées, huit fois dans les15 premiers du classement général… Cette année, sur le Tour, Romain Bardet change de stratégie et d’objectif : « Je sais que pour moi, la réussite au tour de France ne passera pas en faisant la course avec les favoris. Je l’ai fait, mais maintenant, il y a 3 ou 4 mecs qui sont trop au-dessus et le plaisir n’est plus là. Depuis 2021, c’est plus difficile pour moi, comme pour beaucoup de Français. J’espère m’illustrer dans un autre registre. Si j’arrive à avoir 2 ou 3 bonnes journées à l’avant en espérant que l’une d’entre elles soit conclue par une victoire au bout, si je suis acteur et maître de mon destin, ce sera déjà un Tour réussi. » L’arrivée de la 11ème étape du Tour au cœur de la station du Lioran fait évidemment partie des étapes ciblées par Romain Bardet. Une victoire sur ces terres cantaliennes pour ce qui sera son dernier Tour de France aurait de l’allure.