Dans le Cantal, le téléphone fixe est bien trop souvent aux abonnés absents. Face à de nombreuses coupures du réseau, les élus de ce département rural ont décidé de donner de la voix. Mercredi 10 octobre, les membres de l’association des maires de France vont manifester leur exaspération.
Coupures de téléphone fixe intempestives, réseau vieillissant : les maires du Cantal sont à bout et ils veulent le faire savoir ! Mercredi 10 octobre, ils se réuniront dans la commune de Laveissière pour manifester leur ras-le-bol et celui des usagers trop souvent victimes de coupures téléphoniques.
« Au mois d’août dernier, la maison médicale de Maurs a été privée de téléphone pendant 15 jours. La réparation aura pris seulement 30 minutes. En cause : la vétusté d’un boîtier électrique », raconte Christian Montin, co-président de l’Association des maires du Cantal. Et des exemples, le maire de Marcolès n’en manque pas. « A Cassaniouze, le 7 août, suite à un gros orage, des dizaines d’abonnés se sont retrouvés sans téléphone. Il aura fallu attendre le 15 septembre pour que le dernier usager soit dépanné. A Lavigerie, des personnes âgées isolées de 90 ans ont été privées du service de téléassistance en raison de coupures de téléphone ».
On n'est pas rentable donc tout le monde s'en fout
Les élus pointent du doigt la vétusté du réseau cuivre. « Orange est parfaitement au courant et ne conteste pas cette vétusté », insiste l’élu qui, comme ses collègues, se retrouve seul face à la grogne des usagers. « Le réseau cuivre qui arrive dans les maisons est dans un état catastrophique. Il n’a jamais été rénové. Ça pète de partout », s’agace le maire qui se dit impuissant face à l’exaspération des administrés. « On se retrouve face à des pannes qui peuvent durer jusqu’à 2 mois ! Ça pourrit la vie ».
A l’occasion de leur rassemblement, les élus du Cantal entendent alerter Orange et les pouvoirs publics. « Il y a un sentiment d’abandon. Nous ne nous sentons pas considérés », insiste Christian Montin. Et d’ajouter : « On n’est pas rentable donc tout le monde s’en fout ».
Ces dysfonctionnements affectent la sécurité des personnes et pénalisent également l’économie de ce territoire majoritairement rural. « A Saint-Etienne-de-Chomeil, une entreprise a été privée d’internet pendant 3 semaines. Elle a été obligée de recourir à un système satellitaire pour pouvoir poursuivre son activité », relate le porte-parole de l’association des maires du Cantal.
Fin septembre, le député du Cantal Vincent Descoeur avait interpellé le PDG d’Orange sur la fragilité du réseau cuivre de téléphonie et sur les délais anormalement longs de remise en service en cas de panne. « Nous prenons cela très au sérieux et multiplions les programmes pour pouvoir intervenir plus vite, mieux répondre aux dérangements collectifs et éviter absolument les coupures longues » avait-t-il répondu. Pas de quoi mettre un terme à l’exaspération des élus et des usagers concernés.