Le 5 mai 2021 est célébré le bicentenaire de la mort de Napoléon Bonaparte. Un de ses nombreux chevaux se dénommait Cantal. Élevé en Auvergne, l’origine de ce destrier, qui est entré dans l’histoire, soulève toutefois des incertitudes.
Voilà deux cent ans que l’empereur Napoléon Bonaparte est mort, exilé sur l’île de Sainte-Hélène. Connu pour ses conquêtes, ses réformes et l’instauration de l’empire peu après la chute de la monarchie, Napoléon Bonaparte était aussi un homme proche de ses bêtes. Un de ses chevaux s’appelait par ailleurs Cantal.
Un cheval de bataille
Napoléon Bonaparte a mené de nombreuses conquêtes, principalement en Europe de l’est. Cantal, un cheval gris truité élevé en Auvergne l’aurait alors porté pour certaines batailles renommées. « À la bataille d’Austerlitz en 1805, je ne crois pas, personnellement. Mais à la bataille de Moskowa en Russie en 1812, plus probablement », explique Pascal Cazottes, historien et auteur des Chroniques Napoléoniennes. Lors de la bataille de Moskowa, Napoléon s’impose face aux troupes impériales russes malgré de lourdes pertes. « L’anecdote raconte que Napoléon, après avoir bataillé sur Cantal, demande à son aide de camp de lui ramener un cheval frais. Une heure plus tard, l’aide de camp lui ramène à nouveau Cantal, bouchonné et bien remis. C’était encore le cheval le plus en forme qu’il avait pu trouver ! » s’amuse Pascal Cazottes.
#MercrediMenagerie et un peu d'histoire !
— Cantal'Inspirations (@cantalinspi) December 20, 2017
A Austerlitz, Napoléon avait un cheval auvergnat nommé Cantal. Une reproduction de la peinture de Géricault représentant ce cheval est exposée au Musée d'Art et d'Archéologie d'Aurillac, l'original est à Rouen.https://t.co/xSJzYgepYZ pic.twitter.com/us9Du1IWIE
Un tableau de Théodore Géricault représentant Cantal se trouve au musée des Beaux-Arts de Rennes. Une copie est également exposée au musée d’Aurillac, dans le Cantal.
La race du cheval fait débat
Cantal était réputé pour sa robustesse, une qualité retrouvée notamment chez les chevaux de race Auvergnate. « Cela ressemble à la race limousine, très résistante pour les batailles, affirme l’historien. Ce n’est qu’après que la race a été qualifiée de cheval de trait. L’armée de Napoléon s’en servait beaucoup. »
Cependant, pour Laurent Pradier, la race de Cantal n’est pas celle annoncée. « Dire que le cheval de Napoléon était de la race auvergnate, c’est une bêtise ! », avertit le président de l’Association nationale de cheval de race Auvergne (ANCRA). Selon lui, « Cantal était un cheval pur-sang élevé dans le Cantal. Mais cela ne fait pas de lui un cheval de pays ! » A l’époque, le massif central s’impose en France comme un lieu d’élevage équestre important. « C’est ce qui permettait de faire du profit, explique Laurent Pradier. Elever des vaches ou de moutons ne rapportait presque rien. » La race Auvergne est une race « rustique » de chevaux de petite taille et épais, à mi-chemin entre un cheval de selle et un cheval de trait. Elle présente également beaucoup de crin pour résister au froid. « Ce sont des chevaux de montagne, résistants. Cantal était un cheval arabe, d’apparat. »
Notre cheval d'#Auvergne fait des adeptes sur la carrière #Equins #SommetElevage pic.twitter.com/9xmEhUm7xc
— Sommet de l'Elevage (@SommetElevage) October 9, 2015
Les pur-sang arabes étaient privilégiés par le monarques pour leur endurance et leur prestance. Pour autant, Laurent Pradier affirme que « Les chevaux de race Auvergne étaient la base de l’armée napoléonienne. Ils servaient notamment pour la cavalerie lourde. » Napoléon a grandement contribué au développement de l’armée équestre. Rien qu’à la bataille d’Eylau en 1807, 80 escadrons, soit environ 10.000 chevaux sont mobilisés contre l’adversaire. Durant les conquêtes de l’empire, les armées ont aussi essuyé beaucoup de pertes chez les chevaux.
Napoléon, un homme proche de ses bêtes
« On dit souvent que Napoléon était indifférent aux animaux. C’est faux ! », affirme Pascal Cazottes. Dans un article consacré à Napoléon et ses animaux, il assure que « les chiens et les chevaux ont été présents presque tout au long de son existence » et qu’il appréciait leur compagnie. Il écrit également que « Napoléon passa plus de temps à cheval que dans son lit » et qu’une centaine de chevaux se relayèrent dans les écuries de l’empereur tout au long de sa vie, parmi eux Cantal.