Alors que l'estive des troupeaux de brebis se prépare, l'angoisse des éleveurs est au plus haut. En 2018 dans le Cantal, 21 attaques ont été recensées. Pour les agriculteurs il s'agit bien du loup. Rencontre avec Alain, victime d'attaques du loup l'année dernière.

Il a perdu une trentaine de brebis en 2018, et une soixantaine ont été attaquées: "C'était le loup, j'en suis sûr à 200 %" affirme Alain Joanny, éleveur de brebis à Saint-Paul-de-Salers (Cantal). "Je pense qu'aujourd'hui, les chasseurs, les agriculteurs se sont rendus compte que c'était le loup aussi. Il y a eu pas mal d'attaques cet automne. Des attaques reconnues comme liées au loup. Donc il n'y a plus de doute."
 
Alain l'a vu de ses propres yeux au printemps 2018: "Il est bien ici, sur place. Cet été on aura droit à sa visite, indiscutablement." La centaine de brebis de cet éleveur vont donc sortir dans les pâturages d'été dans quelques semaines, entre le puy Violent et le col de Néronne à 1.600 mètres d'altitude, mais ce sera un stress quotidien et la peur au ventre pour l'éleveur. Les bêtes qui ont été dévorées l'an dernier n'ont pas été remplacées. 
 

Combien de loups dans le secteur ?


L'an passé, les attaques se sont toujours déroulées de la même manière. Le loup laisse des indices indiscutables: "Les brebis sont égorgées de la même façon, consommées de la même façon. Je n'ai aucun doute"  précise Alain. Selon lui il n'y aurait pas un seul loup mais bien plusieurs sur cette zone, un avis loin d'être partagé par tout le monde: "Les gens ne veulent pas reconnaître qu'il y ait autant de loups dans le secteur malheureusement." Alain affirme que l'an dernier, de nombreuses brebis ont été égorgées la même nuit, à 50 km de distance, ce qui ne pourrait pas être le travail d'une seule bête.
 

S'adapter face à la menace


Alain Joanny l'affirme: "On aime notre métier, on aime nos brebis. C'est notre gagne-pain déjà. On ne travaille pas pour nourrir le loup avec nos brebis, désolé. C'est pas le but. C'est un gros stress, pour mes enfants et pour moi." Lui et son fils ont prévu de se rendre plus régulièrement sur place, pour renforcer la surveillance. Il a acheté un chien patou, capable de défendre les brebis. Et il va réduire aussi la surface de pâturage, mais sans certitude sur l'efficacité de cette mesure. Il espère aussi obtenir une autorisation d'effectuer des tirs de défense.
 

"On va subir"


Pour l'avenir, Alain se dit très inquiet et se montre très pessimiste: "On ne pourra pas continuer comme çà. Le métier d'éleveur ovin, pour l'instant, est compromis dans le secteur, et je pense qu'après ce sera le tour des bovins. Il faut se bouger, et vite, parce que le problème est grave, et il ne va pas être éradiqué d'un coup de baguette magique. On va subir, et on verra. C'est tout.

  

 
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