INSOLITE. Cantal : quand le cheval remplace le tracteur pour débroussailler

Dans le Cantal, quand la pente est trop raide et trop accidentée pour utiliser un tracteur, c'est avec un cheval que l'on débroussaille. Une méthode à toute épreuve, utilisée par exemple du côté de Fontanges, sur un coteau classé Natura 2000.

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A Fontanges, dans le Cantal, pour atteindre la parcelle où Nicolas Bernard et sa jument Bayam travaillent, il faut d’abord 10 bonnes minutes de marche sur un sentier étroit. Nicolas Bernard est prestataire de service en traction animale. Lorsque le terrain à débroussailler est trop difficile d’accès pour les machines, c’est à lui que l’on fait appel. « Il y a beaucoup de pente, notamment sur le début de la parcelle, on n’aurait pas pu y accéder en tracteur. La seule solution qui s’offrait à nous, c’était de travailler avec un cheval », explique Christophe Greze, chargé de projets au Conservatoire des Espaces Naturels d’Auvergne.

Eviter les fougères

Sur ces 4 hectares, les fougères dominent largement le reste de la végétation, et atteignent parfois plus de 2 mètres de haut. Pour éviter leur prolifération, le Conservatoire des Espaces Naturels a fait appel à Nicolas Bernard et a son brise-fougères, tracté par sa jument. « On s'est aperçus d’une chose depuis très longtemps, c’est que les fougères, si on les coupait, elles se régénéraient très vite. En les cassant lorsqu’elles sont fibreuses et non plus en période de croissance, on les fait régresser en nombre et en taille beaucoup plus vite. », explique Nicolas Bernard.

Un site important pour la biodiversité

Depuis plusieurs décennies, cette parcelle difficile d'accès a été désertée par l'agriculteur à qui elle appartient. Si le Conservatoire des Espaces Naturels s'y intéresse, c'est que le site, classé Natura 2000, pourrait bien devenir très important pour la biodiversité locale. " On a un château à 200 mètres à vol d’oiseau qui abrite une colonie de « Petits Rinolophes », une espèce de chauve-souris d’Auvergne. On voudrait reconstituer un terrain de chasse », affirme Christophe Greze. Au rythme d'1/2 hectare par heure, Bayam et Nicolas rouvrent l'espace pour permettre à une végétation variée et aux insectes de reprendre le dessus. Vaches et chevaux pourraient alors y refaire leur apparition, après 30 années d'absence.

 

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