Vendredi 19 mars, les organisateurs de la course La Pastourelle, dans le pays de Salers, dans le Cantal, ont annoncé l’annulation de la prochaine édition en raison de la crise du COVID. L'événement n'aura pas lieu pour la 2e année consécutive.
Depuis ce vendredi 19 mars, les organisateurs de la course La Pastourelle contactent les participants. La manifestation sportive, qui combine plusieurs disciplines, rando, VTT et trail, aurait dû se tenir les 22 et 23 mai prochains dans le pays de Salers, dans le Cantal. Mais le couperet est tombé en début de semaine : l’événement doit être annulé pour raisons sanitaires. Philippe Barrière, président de l’association La Pastourelle, raconte : « On est obligés d’annoncer l’annulation de notre manifestation pour la 2e année consécutive et qui plus est l’annulation des championnats de France qu’on a bien voulu nous confier depuis l’an passé. On avait essayé malgré tout de maintenir ce qui était possible. On avait fait une réunion du conseil d’administration le 6 février pour essayer d’envisager différents formats, quitte à supprimer la partie festive et restauration. Mais le 9 février, l’urgence sanitaire a été prolongée jusqu’au 1er juin. Par la suite on s’est rapprochés de la préfecture du Cantal, qui a fait remonter notre demande. La réponse est tombée le 15 mars, de la cellule interministérielle de crise, qui nous a bien stipulé qu'un 'évènement sportif d’une telle ampleur sur la voie publique ne pouvait en l’état du droit et dans le contexte sanitaire actuel être autorisé' ».
Sauver les championnats de France
La course de montagne dont la renommée grandit d’année en année doit donc être annulée pour la 2e année consécutive, en raison de l’épidémie de COVID 19. Pourtant, cette année, la fête promettait d’être belle, avec l’organisation des championnats de France. Philippe Barrière veut lutter pour conserver cette sélection nationale : « On s’est battu pendant des années pour obtenir ces championnats de France. Sur 7 éditions, il y a en a eu 6 dans le massif alpin. En 2015, il y a eu une édition dans le Sancy. Il est toujours difficile d’attirer des manifestations sur notre massif. L’an passé, on avait 1 212 inscrits quand on a annulé la manifestation, alors que sur les 7 précédentes éditions, il y en avait eu 686 au maximum. Cette année, on avait déjà 857 inscrits. C’est un peu navrant mais tout l’enjeu est de pouvoir garder l’organisation des championnats de France. Hier j’étais en visioconférence avec le vice-président de la Fédération française d’athlétisme et les membres de la commission nationale running. L’accord de principe a été donné. Ca devrait être validé en pro-fédérale le 8 avril. On devrait se retrouver pour cette 22e édition en mai 2022 pour les championnats de France trail court et trail long ».
D'importantes retombés économiques
La vie économique locale est aussi touchée. La Pastourelle génère d’importantes retombées. Le président de l’association rappelle : « On aura passé pratiquement 2 ans au point mort. On est en partie déçus car c’est la vie de notre association qui est touchée, ainsi que notre motivation. Ca va peut-être nous permettre de mieux rebondir et de voir encore plus grand. L’essentiel est qu’on sauve ces championnats de France. Les retombées économiques de notre manifestation sont importantes. En 2019, elles avaient été estimées à 740 000 euros pour l’économie locale. On investit aussi 170 000 euros, avec les textiles, les produits de restauration, toujours dans l’économie locale. C’est donc près de 900 000 euros qui ne vont pas être injectés localement, ce n’est pas bon pour notre département. On a quand même nos 170 partenaires privés qui ont tenu leur participation et qu’on retrouvera en 2022, ainsi que les collectivités. C’est un coup dur mais pas une catastrophe ». Les organisateurs de la course donnent rendez-vous au public en mai 2022 mais n’excluent pas de frapper encore plus fort. « On a davantage envie de repartir dès l’automne sur un programme festif et sportif. On va essayer d’élaborer quelque chose » confie Philippe Barrière. Il assure que l’équilibre financier de l’association n’est pas en péril. Il espère que les 450 bénévoles et le public répondront à nouveau présents.