Une cartographie des sols du Cantal a été réalisée par le biais de sondage et est présentée dans différents points du département. Cette carte pourra avoir de multiples applications.
Un projet de cartographie des sols a été réalisé dans le Cantal par l’établissement de recherche Vet Agro Sup, sous la tutelle du ministère de l’Agriculture : "ça fait 5 ans qu'on travaille sur ce projet de cartographie des types de sols qui se trouvent dans le Cantal. On va sur le terrain, on fait des sondages. On choisit l'emplacement de ces sondages en s'appuyant sur des connaissances géologiques, géomorphologiques et climatiques”, raconte Véronique Genevois, ingénieure d’étude. Pour les aider, un géologue de Beaumont et géomorphologue de Lozère leur ont donné plusieurs modèles numériques afin de faciliter la cartographie.
Des sols remarquables
L’étude a révélé la présence de sols très particuliers :” Alors dans ce département, ce qui est notable et exceptionnel, et qu’on retrouve aussi dans le Puy-de-Dôme et un petit peu en Haute-Loire, c'est qu’on a des formations volcaniques qui vont donner des sols très particuliers sous des climats spécifiques, qu'on appelle des andosols. Ils ont des propriétés à la fois extraordinaires dans la capacité à retenir l'eau, les teneurs en matière organique qu'on retrouve dans ces sols... Souvent, ce sont des sols qui ont malheureusement le défaut d'être très fragiles. Ce sont des sols auxquels il faut faire attention”, précise Véronique Genevois.
D'importantes transformations
L'étude a révélé à peu près 150 types de sol : “On a un territoire qui a subi des périodes glaciaires et périglaciaires et bien des transformations, ce qui fait qu'on a des mélanges importants qui créent des sols spécifiques. On a toute cette diversité associée au sol sur les micaschistes, les gneiss, les granites”, indique Véronique Genevois. La carte des pédopaysages est cependant moins précise qu’une cartographie des sols : “Quand vous voulez faire une carte précise, vous avez un certain nombre de sondages à faire dans un territoire et là, pour des raisons financières, on a moins d'informations”, concède Véronique Genevois.
Des applications concrètes
Selon elle, seulement 23% des sols du territoire en France sont cartographiés. C’est pour cela que les cartes des pédopaysages peuvent se révéler très utiles : “Ces cartes de paysages permettent d'avoir une information là où il n’y aurait rien.” Ces cartes ont plusieurs utilisations : “Quand on veut par exemple conseiller des agriculteurs sur un type de production donnée qui est soumise à des conditions de sol particulières, on peut utiliser ces cartes si les sols de telle ou telle zone sont ou ne sont pas du tout adaptés à cette culture. C’est une première application”, raconte Véronque Genevois. “Quand on a des gros problèmes de coulée de boue, d'érosion, on se sert de ces cartes. Il y a beaucoup de modèles qui essaient de prévoir les zones à risque d'érosion. Il faut espérer que dans le Cantal on ne se lance pas à faire du maïs à tout-va", plaisante l’ingénieure, “mais on peut aussi à partir de ces cartes évaluer les zones où on a des sols sont capables de retenir de l'eau et que l'on pourra ensuite utiliser pour certaines cultures.” Le sol joue un rôle essentiel dans le fonctionnement et la structure des écosystèmes terrestres.