C'est un dossier plutôt cocasse qui a fini sur le bureau de la ministre de la Culture. Il y a quelques jours, Rachida Dati, a finalement autorisé la poursuite de l'affinage de jambons, dans la cathédrale de Saint-Flour, dans le Cantal. Une expérimentation lancée il y a 2 ans, pour financer la rénovation de l'édifice.
Il aura fallu l'intervention de la ministre de la Culture pour clore un débat plutôt cocasse. Le soulagement prime à Saint-Flour, dans le Cantal : la cathédrale pourra continuer d'abriter des jambons. Dans un communiqué, Rachida Dati indique : “La ministre de la Culture souhaite qu’une nouvelle expérimentation soit mise en œuvre, à l’issue de laquelle sera dressé un bilan transparent et contradictoire, qui prendra notamment en compte l’ensemble des conditions de sécurité incendie”. Jean-Paul Rolland, vicaire général diocèse de Saint-Flour, explique : “Merci à Rachida Dati qui a finalement permis de prolonger l’opération pendant deux ans. Ce sont des bénévoles qui montent les jambons, qui les descendent, qui les vendent. Ils organisent tout cela et y passent beaucoup de temps. C’est important pour faire vivre l’édifice. C’est un dénouement qui est intéressant. Il s’agit d’une belle aventure que celle des jambons. C’est pour le bien de l’édifice en premier lieu".
Financer la restauration de la cathédrale
Depuis 2022, près de 300 jambons ont fini leur affinage dans la tour Nord de la cathédrale, juste sous les cloches. Vendu entre 24 et 58 euros le kg, le jambon Florus Solatium permet de financer la restauration de l'édifice. Le succès est au rendez-vous. Daniel Blanquet, membre de l'association Les Amis de la Cathédrale, souligne : “Il y a une très grosse demande du fait de la médiatisation de la décision. Maintenant, il y a un délai d’attente au moins jusqu’au début de l’année. Il faut laisser aux jambons le temps de s’affiner dans la cathédrale. Cela reste une expérimentation. On va voir ce qu’il en est dans l’avenir. Il faudra voir avec la Direction régionale des affaires culturelles les conditions posées. Nous respectons déjà la majorité de ces conditions. Il n’y a pas de raisons que cela ne perdure pas”.
Déjà 16 000 euros récoltés
Ces sacrés jambons proviennent tous d’une coopérative d'éleveurs de cochons du Cantal. Parmi leurs 45 000 jambons, moins de 1% sont sélectionnés pour finir leur affinage à la cathédrale. Jean-François Greiveldinger, directeur commercial de Cantal Salaisons, précise : “Produire des porcs en zone de montagne est difficile. Si en plus, on arrive à maintenir ces éleveurs en zone de montagne et qu’ils contribuent à la rénovation du patrimoine, c’est le graal”.
Vendu auprès de restaurateurs étoilés et servi à l'Elysée, le Florus Solatium a déjà permis de récolter 16 000 euros au profit de la cathédrale.