Valentin Blottiau est « hydroguide ». Pendant toute la période estivale, il part à la rencontre des baigneurs et des pêcheurs pour les informer des risques aux abords des barrages hydroélectriques de Grandval et de Lanau dans le Cantal. EDF Hydro emploie 160 « hydroguides » dans toute la France.
Au cœur des gorges de la Truyère, Valentin Blottiau navigue en canoë, à pied ou en VTT pour sillonner la rivière, à la recherche du petit malin qui prendrait des risques inutiles. « Mon rôle principal, c'est de faire de la prévention, informer, sensibiliser les gens, que ce soit en amont ou en aval du barrage. L'eau attire et les gens ne voient pas le danger. »
Le danger est invisible. En une douzaine de minutes, toute la situation peut changer, comme l'explique Pierre Gendre, cadre exploitation du groupement de l'usine de Grandval-Lanau : « Lanau fait partie des sites où l'on rencontre des risques majeurs par rapport au fonctionnement de nos ouvrages. A l'aval de Lanau, on a une zone très critique. C'est à dire que nos lâchers d'eau, notre production d'énergie liée au fonctionnement de la turbine du barrage, entraînent des variations de débit assez importantes sur un temps assez réduit. Quand l'usine ne fonctionne pas, nous avons un débit "réservé ", de 1400 litres par seconde. Sur un cours d'eau comme La Truyère à l'aval de Lanau, on peut traverser en basket d'un caillou à l'autre. Dès qu'on lance le fonctionnement de l'usine, à distance depuis Toulouse, s'il y a un besoin d’énergie, le régime peut passer de 1400 litres par seconde à 110 000 litres par seconde. En douze minutes, le débit est multiplié par 80. L'eau dans les cours d'eau peut monter à hauteur d'homme. ».
Des hydroguides qui permettent aussi d'identifier des zones à risque
Chaque été, depuis plus de 20 ans, EDF Hydro renforce son dispositif d’information et de prévention sur les risques liés au fonctionnement des aménagements hydroélectriques. Cette année encore, 160 « hydroguides » sont mobilisés dans le cadre de la campagne « Calme apparent, risque présent » pour aller à la rencontre des usagers de la rivière (touristes, pêcheurs, sportifs, baigneurs...) et leur prodiguer des conseils élémentaires de prudence.Evidemment, les étudiants sélectionnés pour devenir des « Hydroguides » reçoivent une solide formation. « J'ai dû apprendre à m'exprimer dans ce type de situation. L'approche aussi doit être conviviale. » nous explique Valentin Blottiau qui, lorsqu'il ne sillonne pas la Truyère, étudie la comptabilité. Référent de Valentin pendant toute la durée de son contrat, Pierre Gendre ajoute : « Tous nos hydroguides ont aussi bénéficié d'une formation au langage technique. Les étudiants viennent d'horizons diverses et se retrouvent plongés dans un univers très technique. Ils apprennent donc le vocabulaire de base. »
A la fin de sa mission, Valentin Blottiau devra établir un rapport complet avec des relevés de fréquentation et les situations rencontrées « Cela nous permet de déterminer les nouveaux sites à risques et voir si notre système de panneautage est efficace et suffisant. » conclut Pierre Gendre.
Enfin, quand on demande à Valentin, s'il apprécie ce job d'été, il n'hésite pas avant de répondre : « Canoë, vtt, marche à pied, c'est un job de rêve ! »