Depuis la crise de la fièvre catarrhale ovine, le marché des veaux laitiers s'est effondré. Le prix des animaux a été divisé par 3. Un an après la forte mobilisation agricole, les campagnes sont à nouveau à cran, notamment dans le Cantal.
Depuis quelques semaines, la visite de sa nursery laisse un goût amer à cette agricultrice de Rouziers, dans le Cantal. Ses veaux se vendent à des prix toujours plus bas. Chantal Cor, agricultrice, souligne : “On a vendu des veaux à 400 euros. Avec la fièvre catarrhale ovine, on en a vendu à 130 euros, ce qui représente une sacrée différence. Aujourd’hui je ne sais pas combien on va les vendre”.
Des éleveurs inquiets
Éleveuse de 80 vaches laitières, Chantal Cor fait naître, chaque année, autant de veaux destinés à l'engraissement, en France ou en Espagne. Selon les acheteurs, à qui Chantal vend ses animaux, le marché serait déstabilisé par la fièvre catarrhale. L’agricultrice explique : “A 400 euros, personne n’en veut. Il n’y a pas de débouchés pour ces veaux. Bizarrement, quand ils en valent 120 ou 130 euros, il y a des débouchés. Quelqu’un se fait forcément de l’argent sur le dos des éleveurs”.
"Une marge négative"
Pour Jean-Paul Peyral, responsable de la section laitière à la FDSEA du Cantal, les prix d'achat des veaux laitiers ne couvrent plus les coûts de production. Cette filière n'a connu aucune revalorisation ces dernières années. Jean-Paul Peyral indique : “Lorsqu’un veau naît, il est vendu 70 euros. On a déjà 50 euros d’insémination, quelques frais vétérinaires, plus le lait qu’il va consommer pour l’amener à 3 semaines voire un mois. On ne compte même pas le travail de l’éleveur. On est déjà sur une marge négative”.
En janvier dernier, sur le barrage de l'autoroute A 75, Chantal et les agriculteurs cantaliens demandaient à vivre dignement de leur métier. Près d’un an plus tard, la mobilisation pourrait bel et bien renaître.