Début décembre, Ella Piganiol, originaire du Cantal, a été élue Pastourelle 2024 de la Ligue auvergnate et du Massif central. On vous dit tout sur ce concours qui met à l’honneur les cultures de tout un territoire.

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Lors de la Nuit arverne, au Pavillon Baltard, à Nogent-sur-Marne, les Auvergnats de Paris ont élu la Pastourelle 2024. C’est Ella Piganiol, une jeune femme de 25 ans originaire du Cantal qui a été désignée. Cette juriste en entreprise raconte comme elle a vécu cette élection : « A l’annonce du résultat, j’étais très fière. J’étais très émue. Le moment le plus émouvant a été quand on m’a remis le Saint-Esprit, un bijou auvergnat. C’est là que j’ai vraiment réalisé ce qu’il se passait. On l’offre en Auvergne aux femmes qui se marient. C’est un bijou très fort en symbolique. J’avais les larmes aux yeux. Tout le monde prenait des photos donc je me suis retenue de pleurer ».
La Ligue auvergnate et du Massif central organise ce concours. Elle confédère l’ensemble des associations des originaires du Massif central à Paris. Isabelle Cazals, présidente de la Ligue auvergnate et du Massif central, explique : « Nous sommes issus de ce mouvement très fort d’émigration des régions du Massif central vers la capitale, à la fin des années 1800 et cela s’est poursuivi au XIXe siècle et au XXe siècle. Cela continue encore aujourd’hui. Notre Ligue ne concerne pas que l’Auvergne et comprend 9 départements, qui sont tout autour du Cantal. La Ligue auvergnate a presque 140 ans, elle a été créée en 1886. Elle regroupe 4 fédérations et 120 associations ». Voici les 9 départements de la Ligue : l’Allier, l’Aveyron, le Cantal, la Creuse, la Corrèze, la Haute-Loire, le Lot, la Lozère et le Puy-de-Dôme.

Une élection qui a 100 ans en 2024

La présidente détaille l’organisation du concours : « En 2024, cela fera 100 ans que l’on élit des Pastourelles. Au départ c’est une élection de costumes. On élit une Pastourelle dans chaque département. Parmi toutes les élues par département, on élit une Pastourelle de la Ligue auvergnate et du Massif central. Au départ, l’élection se faisait uniquement par un vote du public sur l’allure générale. Ensuite, s’est rajouté un jury. Aujourd’hui, le jury élit la Pastourelle : il est composé du comité directeur et de personnalités. Chaque candidate présente son pastourelat, pour la défense d’une cause caritative ». Sur scène, Ella a défendu la cause d’une association qu’elle a fondée avec des amis, « Du Cantal aux grandes écoles ». Cette structure vise à démocratiser les études supérieures et favoriser l’égalité des chances. « Seuls 4 % des Cantaliens sont détenteurs d’un Bac +5 contre 10 % au niveau national » rappelle la Pastourelle. Isabelle Cazals insiste sur les valeurs qu’incarne la jeune fille élue : « La Pastourelle représente la Ligue auvergnate, avec des valeurs de solidarité, de rassemblement, de transmission. Elle représente tout au long de l’année dans différentes manifestations les Auvergnats de Paris et nos territoires. Une Pastourelle est une ambassadrice engagée ayant pour mission principale la transmission. Elle arbore une houlette, un bâton de berger qu’elle va décorer. Elle se transmet de Pastourelle en Pastourelle. Comme une bergère, elle rassemble ses moutons ».

"Une vitrine de nos territoires à Paris"

Elle poursuit : « Le concours a évolué. On est la seule région à être aussi organisée à Paris. Avant, les Pastourelles étaient essentiellement invitées dans des banquets les week-ends. Aujourd’hui, elles font des choses plus diversifiées, comme lancer des compétitions sportives ou participer à des galas d’accordéon sur le territoire. L’intérêt pour ces jeunes filles est de se faire un réseau. La Pastourelle a un rôle de vitrine de nos territoires à Paris ». Pour la présidente de la Ligue auvergnate, le concours est bien loin de celui de Miss Auvergne : « Ce ne sont pas du tout les mêmes valeurs. On ne demande pas à la Pastourelle ses mensurations. Il faut malgré tout une belle représentation, il faut savoir parler ».
Ella Piganiol cochait toutes cases. Elle vit à Montreuil mais est originaire de Lafeuillade-en-Vézie, dans le Cantal. La jeune fille est arrivée à Paris il y a deux ans, après un parcours brillant : hypokhâgne à Toulouse, double licence de droit français et droit anglo-saxon, master 1 en droit des affaires internationales, master 2 droit de l’énergie. Elle est très attachée à l’Auvergne : « Le Cantal me manque énormément. Au début, j’ai eu un énorme mal du pays. Mais maintenant, je commence à avoir une belle communauté. J’ai retrouvé des gens de la Ligue auvergnate donc je me sens encore plus à ma place. J’ai grandi en Auvergne. J’ai vécu le mode de vie cantalien pendant des années. Mes grands-parents sont agriculteurs. Je trouve qu’on a une culture à part. Il y a une authenticité et une générosité qui nous caractérisent. On fait partie de la diagonale du vide. On me perçoit comme venant d’un endroit où il n’y a rien. Je pense que c’est tout l’inverse. Il y a une nature luxuriante, des volcans, une faune et une flore précieuses, une agriculture, des produits excellents ».

Une Pastourelle fière d'être cantalienne

La Pastourelle essaie de rentrer dans le Cantal dès qu’elle le peut, pour passer de bons moments et pour notamment cueillir des fruits afin de préparer des confitures, son péché mignon. Elle indique comment elle a décidé de participer au concours : « Je connaissais le concours de la Pastourelle mais je n’avais pas assez confiance en moi pour me dire que je pouvais en être une. Lors d’une exposition, j’ai rencontré la présidente de la Ligue et la précédente Pastourelle. Je l’ai trouvée splendide. Elle défendait les traditions. Ensuite, on m’a recontactée pour le concours. J’aime beaucoup les traditions. Je suis très fière d’être cantalienne, je le dis haut et fort ». Pour la Pastourelle, ce concours n’est pas passé de mode : « Ce n’est pas un concours désuet car il implique des traditions, de l’authenticité. Il faut qu’on revienne à ces valeurs. C’est une richesse. Il faut se souvenir de ses racines et de ses origines pour savoir où l’on va ». Une année chargée l’attend. Ella est notamment invitée dans de nombreux banquets, des événements religieux et au Salon de l’agriculture. 

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