C'est une victoire pour la Ligue des Droits de l'Homme, et un revers pour le maire RN de Beaucaire Nelson Chaudon dans le dossier des crèches provençales installées en mairie. Le tribunal administratif de Nîmes a "considéré urgent de faire respecter les principes de laïcité" et a demandé le retrait de l'installation sous 48 h.
Gros revers pour le nouveau maire de Beaucaire (Gard), Nelson Chaudon (RN). Ce vendredi 20 décembre au tribunal administratif de Nîmes, le juge des référés a statué sur la légalité de l'installation d'une crèche provençale dans l'hôtel de Ville de Beaucaire par la municipalité, à la demande de la Ligue des Droits de l'Homme (LDH).
La décision est tombée dans la matinée : "la crèche de Nativité de Beaucaire doit être retirée dans les 48h00 sous astreinte de 1000 euros par jour de retard", annonce l'avocate de la LDH, Sophie Mazas.
L'association, par la voix de son avocate, "se réjouit que la décision du Conseil d'Etat soit respectée par le tribunal administratif de Nîmes", avant de rappeler que "loin d'être un droit mineur, le principe de laïcité est au cœur de la cohésion de la société à l'heure où la liberté de religion prend, comme droit fondamental, toute son ampleur".
Mercredi 18 décembre, Sophie Mazas avait déjà défendu que "la loi est très simple, la crèche c'est à l'église et les impôts, pour nos écoles", estimant que "tout le monde peut faire sa crèche". Jusqu'à présent, seul le préfet avait gagné la procédure d'urgence en faisant suspendre la crèche de Noël de 2020.
Un jugement différent pour Perpignan et Béziers
Car la polémique autour de l'installation de crèches provençales dans les mairies de la région par des maires RN revient désormais chaque année. À Beaucaire, depuis l'arrivée de Julien Sanchez à la tête de la mairie en 2014, la municipalité se rend tous les ans au tribunal administratif pour défendre ce qu'ils appellent "une exposition culturelle artistique et festive de crèche provençale de Noël".
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La décision du juge des référés de Nîmes prise ce jour n'est donc pas la même que pour Perpignan et Béziers. La Ligue des Droits de l'Homme et l’association La Libre Pensée de l’Hérault avaient également déposé un recours contre l'installation de crèches par Louis Aliot et Robert Ménard. Mais ce mercredi 18 décembre, le juge des référés n'avait pas reconnu l’urgence invoquée par la LDH concernant les installations de ces communes.
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