Le tribunal administratif de Montpellier a statué : les crèches de Béziers et de Perpignan, installées dans leurs mairies respectives, ne seront pas retirées pendant les fêtes de fin d’année. Le juge des référés a rejeté les recours déposés par la Ligue des droits de l’Homme (LDH). Les décisions sur le fond seront examinées en 2025
Depuis 2014, la crèche de Béziers, installée chaque année par la municipalité, suscite des débats passionnés. Défenseurs et détracteurs s’affrontent régulièrement devant les tribunaux.
Inaugurée le 30 novembre 2024, cette crèche n’a pas échappé à la contestation cette année encore. Après son installation, la Ligue des Droits de l'Homme LDH et l’association La Libre Pensée de l’Hérault ont déposé un recours pour demander son retrait au tribunal administratif de Montpellier. Ce mercredi 18 décembre 2024, le juge des référés a rejeté leur demande.
"Le bon sens l’a emporté, je m’en réjouis" a déclaré Robert Ménard, maire de Béziers. Il critique l’acharnement des associations :"Je ne comprends pas l’obsession dont elles font preuve pour s’attaquer à nos traditions".
La situation a changé, et je m’en réjouis. Il n’y a pas d’autres urgences à traiter. À chaque fois, les associations plaident l’urgence, c’est ridicule.
Robert MenardMaire de Béziers
Le juge des référés n’a pas reconnu le caractère d’urgence invoqué par la LDH. Le recours sera examiné lorsque la crèche aura déjà été démontée déplore la LDH. Une décision sur le fond devrait être rendue au printemps 2025. De son côté, la LDH regrette ce rejet, tout en soulignant que l’affaire est loin d’être terminée.
Pour nous, cette affaire est essentielle car elle pourrait ouvrir la porte à l’intégration de signes religieux dans des lieux de la République.
Jean-Paul PalmadePrésident de la LDH Béziers
Récidive
À Béziers, la crèche reste très populaire. "Pas moins de 20 000 personnes viennent la contempler chaque année", précise Robert Ménard. Pas question donc pour le maire de céder face aux recours. La mairie a été condamnée à six reprises par le tribunal administratif ainsi que par les cours administratives d’appel (CAA) de Marseille et de Toulouse, principalement suite à des actions engagées par La Libre Pensée de l’Hérault et la LDH.
Le maire de Béziers souligne que cette année, la fête juive de Hanoukka, qui sera célébrée dans la mairie de Béziers le 26 décembre 2024, a également fait l’objet d’une requête de la LDH pour son interdiction. Cette demande a aussi été rejetée par le tribunal administratif de Montpellier.
La fête juive de Hanoukka est aussi attaquée, c’est une première. La LDH s’en prend à un symbole de la communauté juive, et c’est très grave.
Robert MénardMaire de Béziers
Polémique nationale
Le débat autour des crèches dans les bâtiments publics ne se limite pas à Béziers. La crèche installée sur l'espace public de la mairie de Perpignan était aussi examinée par le Tribunal administratif de Montpellier. Comme Pour Béziers, le juge des référés n’a pas reconnu l’urgence invoquée par la LDH, et le dossier sera étudié sur le fond en 2025.
À Beaucaire, le tribunal administratif de Nîmes a examiné, ce mercredi 18 décembre une demande similaire déposée par la LDH du Gard (LDH 30) contre la crèche installée dans la mairie. Une centaine de personnes se sont rassemblées devant le tribunal pour soutenir le maire de Beaucaire.
Quel mal fait la crèche ? Je ne comprends pas l’argument urgent et grave pour aller au tribunal.
Témoin de soutien pour la crèche de Beaucaireà France 3 Pays Gardois
Le tribunal de Nîmes devrait rendre sa décision dans les prochains jours. Si les crèches sont tolérées pour les fêtes, la question de leur légalité dans l’espace public sera examinée au printemps 2025.