Les agriculteurs de l'Allier ont manifesté lundi matin devant la préfecture de Moulins. Ils réclament des actions de l'Etat pour surmonter la crise du secteur. Dans le Cantal aussi, les agriculteurs ont voulu montrer leur désarroi, en multipliant les actions nocturnes dans le secteur de Saint-Flour.
Les agriculteurs de l'Allier ont manifesté lundi matin, avec leurs tracteurs, devant la préfecture de Moulins. Ils continuent de réclamer des actions de l'Etat pour surmonter la crise qui touche le secteur. Crise qui mêle les bas prix de la viande et du lait, les conséquences de la sécheresse ou encore de la FCO, la fièvre catharrale ovine. La moitié des exploitations du département serait en danger. Sur les 3500 agriculteurs recensés, 700 d'entre eux dégage un revenu annuel inférieur à 6000 euros. "Je suis en trésorerie négative. Aujourd'hui on descend à moins 15 000 euros", se plaint Philippe Bessenay, éleveur de porcs dans l'Allier.
Les coûts de production sont trop élevés, estiment les manifestants. Et l'agriculture française n'est pas soumise aux mêmes règles que ses voisins. A commencer par son concurrent direct, l'Allemagne. "On est pas compétitifs par rapport à nos partenaires allemands qui eux peuvent faire venir, des Polonais, des Ukrainiens pour travailler dans leurs abattoirs. Le prix de l'heure pour un Français, c'est 30 à 40 euros... et puis eux c'est deux fois moins", explique Philippe Boyer, de FNSEA de l'Allier.
Dans le Cantal ou l'Allier, le même ras-le-bol
Dans le Cantal également, les agriculteurs ont voulu montrer leur désarroi, en multipliant les actions nocturnes dans le secteur de Saint-Flour. Dimanche soir, de nombreux bâtiments publics ont été la cible des manifestants. Dans tout l'arrondissement, et bien sur à Saint Flour, les agriculteurs ont une nouvelle fois souhaité interpeller les pouvoirs publics et exprimer leur désarroi. "On n'en peut plus, on en a ras-le-bol, plus que ras-le-bol, on est au bout du bout, on n'a pas grand chose à perdre", reconnaît Guy Touzet, secrétaire général adjoint de la FDSEA du Cantal.Plus que jamais les agriculteurs de ces régions ont le sentiment que la succession de catastrophes qui les touchent ne sont pas estimées à leur juste valeur. Il y a eu la fièvre catarrhale, les rats taupiers, des prix du lait et de la viande qui dégringolent et enfin la sécheresse. Sur ce dernier dossier la FDSEA et les jeunes agriculteurs demandent à être indemnisés à hauteur de ce qui leur est dû. "Ce fond calamité est financé par les agriculteurs eux-mêmes, c'est-à-dire que ce n'est pas de l'argent public, c'est de l'argent qu'ont cotisé les agriculteurs par le biais de leurs contrats d'assurance depuis plusieurs années", explique Patrick Bénézit, président de la FDSEA du Cantal.
Déterminés, les manifestants ont promis de nouvelles actions tout au long de la semaine, sur l'ensemble du département du Cantal.