En cette fin d’année, la neige est aux abonnés absents sur le Massif Central. Cependant, lorsqu’on est en montagne, il ne faut pas relâcher sa prudence. Voici quelques conseils pour profiter de la montagne sans se mettre en danger.
Tous les ans, la période hivernale est propice à des activités en montagne. Cette année, la neige est rare dans le Massif Central, alors, les gendarmes du PGHM (Peloton de Gendarmerie de Haute Montagne) de Murat, dans le Cantal, donnent les recommandations d'usage du reste de la saison : “C’est le fameux fond de sac avec un petit peu de pharmacie, une carte, préparer l'itinéraire, l'adapter en fonction du niveau et de l'entraînement du moment, prévenir un proche pour le cas où il y ait des secours à déclencher, que le proche sache au moins dans quel secteur chercher. Il y a également l'équipement : des chaussures qui tiennent les chevilles, pourquoi pas des bâtons, du chaud et de l'étanche parce qu'on n'est jamais à l'abri d’avoir du mauvais temps alors que le matin il faisait bon”, explique l’adjudant-chef Jean-Michel Crasez.
Emporter une batterie de secours
En montagne, le smartphone est un indispensable outil multitâche. Il faut donc pouvoir s’en servir à tout moment : “Dans les recommandations, on conseille également d’emmener une batterie chargée de téléphone. On dit à chaque fois la même chose, le téléphone, maintenant, il sert à tout, il sert à prendre les photos, il sert à appeler, il sert à s'orienter avec la carto intégrée... Les gens sollicitent tellement leur téléphone que le soir, ils n’ont plus de batterie, donc ils ne peuvent plus téléphoner pour déclencher les secours. Souvent on est appelé la nuit pour chercher des gens qui en fait sont soit rentrés soit dans le noir, bloqués”, raconte Jean-Michel Crasez. Il nuance cependant : “Il fait tellement mauvais que les gens ne sortent pas, il n’y a pas d'activité en ce moment à l'unité. C'est vrai que la montagne est moins dangereuse. Chez nous, il n’y a quasi plus de neige. La pluie chaude a tout rincé et les seuls petits pièges qu’il pourrait y avoir sont les dernières langues de neige en face nord. Les gens se disent “ On va aller randonner dans l'herbe et s’il y a un petit bout de neige, on ne va pas le contourner, on va passer à travers”. Ils risquent une mauvaise chute mais en ce moment ce n'est pas trop accidentogène.”
Se méfier de la tombée de la nuit
Si les risques liés à la météo sont amoindris, ce ne sont pas les seuls dangers de la montagne. Le militaire recommande de se méfier du froid : “On dit qu'il fait chaud, mais par rapport aux températures de saison. Passer une nuit dehors par 2° dans du vent, ça reste quand même de sacrées conditions hivernales. A ce niveau, ce sont les mêmes consignes que s'il neigeait. Sauf que là, le piège, c'est que les gens sentent moins le danger. Comme ce n’est pas blanc, il se disent qu’on n’est pas en situation hivernale donc partent peut-être un peu plus légèrement vêtus que d'habitude.” L’adjudant-chef précise néanmoins que l’hiver ne fait que commencer : “On espère bien qu'un vrai hiver va arriver. Là, il faudra changer un peu les discours de prévention mais pour l'instant, on ne dit pas aux gens de sortir avec des crampons, un piolet, un bout de corde... En ce moment, c'est plus les tourbières, la gadoue qui vont les bloquer que les conditions neigeuses et glacées. C'est saison hivernale, il faut faire attention quand même à la durée du jour. En ce moment il fait nuit très tôt et les gens, notamment les citadins qui eux, sont habitués à avoir l'éclairage public, souvent ils se font avoir. A 5 heures, il fait noir et c'est trop tard.” La prudence reste donc de mise, avec ou sans neige, pour profiter de la montagne.