Une vingtaine de pompiers du Cantal ont été mobilisés jeudi 10 juin pour éteindre un incendie à la cathédrale de Saint-Flour. Rassurez-vous, il ne s'agissait que d'un exercice. Le but de la manœuvre était aussi de protéger les œuvres d'art présentes dans l'édifice religieux.
A 19h30 jeudi 10 juin, une petite fumée s'échappe de la toiture de la cathédrale Saint-Pierre de Saint-Flour (Cantal). Le feu a pris dans la charpente … Heureusement, il s’agit seulement d’un exercice organisé par les pompiers du Cantal. Mais il est plus vrai que nature et tout le monde se prête au jeu, y compris le recteur qui simule un appel aux secours lorsque l’une des alarmes se met à sonner : « Bonsoir c'est l'abbé Boyer, recteur de la cathédrale de Saint-Flour. Je vous appelle parce que j’ai une alarme qui s’est déclenchée à la cathédrale ».
Un plan d'intervention spécifique
Quelques minutes plus tard, les pompiers arrivent, l'accès est étroit. Avec la grande échelle, ils localisent très vite l'origine du foyer, dans les combles. Le chef des opérations, lui, demande des renforts. Une 2ème équipe va attaquer l'incendie par l'intérieur de la tour nord : « Comme on sait pas trop où est le feu sur la longueur, on va engager une autre équipe de ce côté-là pour arriver plus vite au foyer », explique l’adjudant-chef David Chavanon. La manœuvre est réaliste, elle permet de tester le nouveau plan d'intervention dans les « établissements répertoriés », établi après l'incendie de Notre Dame de Paris. Ce plan prévoit en outre la protection des principales œuvres d'art, comme le précise le caporal-chef Anaïs Salson : « On va récupérer les bougeoirs et la croix pour les mettre en sécurité dans un coffre. Ce sont des œuvres précieuses. »
Protéger les oeuvres d'art
Au poste de commandement, grâce au nouveau plan, les responsables disposent désormais de toutes les informations utiles, notamment pour protéger ces œuvres précieuses : « Par exemple, pour une œuvre comme le Christ Noir, le logiciel nous donne les mesures que l’on peut prendre ou pas. Malheureusement c’est une œuvre qui est relativement importante et on ne peut pas la déplacer. A l’instant T, chaque personnel peut nous demander ce qu’il doit faire de l’objet et on peut lui donner l'information immédiatement », détaille le capitaine Samuel Sabatier, le chef du CTA (Centre de Traitement de l’Alerte) CODIS (Centre Opérationnel Départemental d’Incendie et de secours) du Cantal.
Mieux protéger les objets rares
Moins de 2 heures plus tard, l'exercice est fini. Le debriefing peut commencer, avec des enseignements très concrets : « Par exemple le Christ en croix, on pourrait envisager de déplacer dans un endroit où il y a moins de risques d’effondrement. Ca, c’est des choses que seul un pompier peut nous dire et c’est une précaution facile à mettre en place », décrit Anne-Lise Prez, conservatrice régionale des monuments historiques adjointe à la DRAC Auvergne Rhône-Alpes. Depuis l'incendie de Notre Dame de Paris, 89 édifices religieux en France, comme la cathédrale de Saint-Flour, font l'objet de plans spécifiques. Ils sont mieux connus donc mieux protégés.