Raymond Feyssaguet est du genre grognon quand on lui parle de la Justice. Il pensait l'idée d'une cité judiciaire sur sa commune entérinée. Le 13 janvier, la cité s'est envolée! Les tribunaux du nord Isère resteront à leur place. Du coup, il peste contre la carte judiciaire qui demeure.
Le maire de Villefontaine a désormais plus d'un sujet de colère. Parlez-lui de la cité judiciaire, il vous montre un champ vide, de 9000m2. L'élu a beaucoup de mal à avaler la décision du ministère de la Justice d'abandonner ce projet qui devait regrouper les deux tribunaux de Vienne et Bourgoin-Jallieu. Que de batailles pour rien! A l'époque où Rachida Dati défendait ce projet, à Vienne, notamment, on se montrait virulents à l'égard de l'idée. Mais la bagarre passée, Villefontaine pensait avoir gagnée. Il n'en sera rien. Trop cher!
Alors que faire désormais du terrain acheté par la CAPI (communauté d'agglomération Porte de l'Isère) et cédé au ministère?
Raymond Fessaguet est très remonté contre cette manière de faire, d'autant que pour ses administrés cette situation crée un statut quo dans la carte judiciaire. Ils doivent toujours aller à Vienne quand ils ont affaire à la justice et faire 26 kilomètres alors qu'ils ont un tribunal à deux pas, à Bourgoin-Jallieu. "La carte judiciaire est débile", lâche-t-il. Sur ce point, l'élu a trouvé un appui, celui du maire de Bourgoin, Alain Cottalorda: "c'est inacceptable de laisser les choses ainsi, les citoyens n'ont pas à faire des kilomètres pour régler un divorce par exemple."
L'un et l'autre attendent que le ministère redessine donc la carte judiciaire pour que le justiciable se rapproche... de la Justice.
Reportage Jérôme Ducrot et Florine Ebbhah