L'Auvergne ne fait pas exception : plusieurs espèces animales, notamment d'oiseaux sont menacées d'extinction : sur les 177 espèces d'oiseaux nicheurs dans la région, les 2/3 ont disparues ou sont dans un état critique.
Un rapport de l'IPBES (groupe d'experts de l'ONU sur la biodiversité) alerte sur le déclin d'un million d'espèces lundi 6 mai 2019. Rien qu'en Auvergne, l'aigle royal ou la pie-grièche grise pourraient bientôt faire partie d'un lointain passé. Selon la Ligue de Protection des Oiseaux, sur les 177 espèces d'oiseaux nicheurs auvergnats, seules 67 sont en bon état, soit un peu plus d'un tiers. Restent 110 espèces disparues ou en état critique.
Parmi les disparitions, 14 espèces parmi lesquelles figurent l'aigle royal ou l'outarde canepetière. Une vingtaine d'autres sont en danger critique : si rien n'est fait, la bécassine du marais, le busard saint-martin ou le héron pourpré pourraient disparaître. On trouve enfin, toujours parmi les oiseaux, des espèces en danger ou vulnérables, telles que la pie-grièche grise (dont 70% de l'espèce français se trouve en Auvergne), ou l'aigle botté.
#Piegrièchegrise au Centre?⚕️"En danger" sur #listesrouges régionale et nationale ?Déclin : évolutions de certaines pratiques agricoles ?70% de la population française de Pie-grièche grise se trouve en #Auvergne, d'où notre grande responsabilité vis-à-vis de sa préservation pic.twitter.com/9nWox2XY9m
— LPO Auvergne (@LPOAuvergne) 14 février 2018
Les putois et les chauve-souris en voie d'extinction ?
Les mammifères ne sont pas en reste : les putois et les chauve-souris font partie des espèces menacées. Selon Christian Bouchardy, naturaliste et président du Comité territorial d'Auvergne de la Ligue de Protection des Oiseaux (LPO), "même si la faune en Auvergne est moins sévèrement touchée que des régions totalement aménagées et industrialisées, la situation n'en reste pas moins critique ici".Dans le cadre de leur programme "Stock", les membres de la LPO ont organisé un programme de suivi et de comptage régulier des oiseaux dits "communs", comme les hirondelles de fenêtre. "Les analyses scientifiques corroborent l'impression des gens qui ont l'impression d'en voir toujours moins : nous comptons 85% de moins de ces hirondelles en 10 ans", détaille M. Bouchardy.
La LPO prône la fin des pesticides dans les jardins, ainsi que des aménagements compatibles avec de la petite faune et des nichoirs. Sur le plan politique, elle demande une prise en compte de la biodiversité dans l'urbanisme ou les grands travaux, ainsi qu'une préservation des espaces verts et des cours d'eau. Enfin, elle attire l'attention particulière sur la règlementation de la chasse : "Prenez la tourterelle des bois : sa population a baissé de 85% en 10 ans, et elle figure encore sur la liste des oiseaux chassés", conclut le président du comité territorial de la LPO Auvergne.