"Cette course nous oblige à regarder vers le ciel" : des curés font du ski pour le 62e challenge Delavay

En combinaison ou en soutane, ils étaient 35 curés à rivaliser de vitesse et d'endurance, la semaine dernière sur les pistes de la station de ski de Courmayeur, en Italie. Italiens, Français, Suisses et même un prêtre allemand se sont donnés rendez-vous pour le 62e challenge Delavay.

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"Nous voulons confier à Marie l'Immaculée cette course, les personnes qui sont venues nous encourager, mais aussi tous ceux qui sont disparus en montagne". Ce n'est pas du haut de sa chaire, dans son église de Courmayeur, dans la vallée d'Aoste, que don Gregorio Mrowczynshi a prononcé ces paroles, mais bien juste à l'entrée du portillon de départ du slalom géant du 62e challenge Delavay.

Tous les ans, prêtres, diacres et pasteurs d'Europe se retrouvent dans une station de ski des Alpes pour disputer une course de descente, spatules aux pieds et le planter de bâton bien en tête.

"Les Jeux olympiques du clergé"

Seule femme présente aux côtés des 35 religieux cette année, Isabelle Delavay, la nièce du père fondateur de la compétition : "Mon oncle, Alfred Delavay était un curé, mais aussi un grand skieur. Il faisait beaucoup de montagne sur Chamonix, a-t-elle expliqué aux journalistes présents. Il s'est d'ailleurs tué avec un client dans le massif du Mont-Blanc seulement trois ans après avoir créé cette rencontre entre curés de montagne".

Le rendez-vous est désormais marqué d'une pierre blanche dans l'agenda des religieux de l'arc alpin. La paroisse des Ecrins, dans les Hautes-Alpes, rappelle le surnom évocateur de cette épreuve naissante dans les années 60 : "les Jeux olympiques du Clergé de montagne".

Deux jours de compétition "bénis des dieux"

Parmi les concurrents qui s'alignent au départ des épreuves de ski alpin : rien que des "don", comme on dit de l'autre côté du Mont-Blanc. Don Paolo Viganò, par exemple, le jeune curé de Morgex et de la Salle (vallée d'Aoste), est un des nombreux locaux de cette 62e édition.

Moniteur de ski dans son plus jeune âge, c'est lui qui avait signé le meilleur temps dans le slalom géant. Au final, il a dû s'incliner devant le père Jean-Yves Urvoy, venu de Provence et don Gianluca Dei Cas, curé de Livigno, arrivé de Lombardie. Ces derniers, respectivement âgés de 56 et 51 ans, étaient pourtant bien moins jeunes que lui. 

"L'ambiance ici est toujours bon enfant", a expliqué, encore essoufflé, à l'un de nos confrères de la Rai vallée d'Aoste, don Nicola Schivalocchi, un vicaire venu du lac de Côme. "Mais on court tout de même pour gagner, en sachant que, selon les années, ça peut marcher plus ou moins bien."

Face à ces champions, séparés à l'arrivée par quelques centièmes de seconde, subsistent des compétiteurs moins engagés, voire débutants. Comme ce père qui semblait faire son baptême de ski à l'occasion du challenge. Ou encore ce chanoine de l'hospice du Grand-Saint-Bernard, à la frontière suisse, que ses 84 ans incitent désormais à la prudence.

La foi et le sport vont bien ensemble. La foi donne une charge émotionnelle supplémentaire au compétiteur qui croit.

Don Gregorio Mrowczynshi, curé de Courmayeur.

Et puis, il y a ceux qui sont à la fois prêtres et fidèles de l'épreuve. Le prêtre milanais à la barbe fleurie, don Mauro Donatini, est de ceux-là : compétiteur sans illusion le jour, et bon vivant le soir à la table qui les accueille.

"Moi, voilà 20 ans que je m'aligne dans ces compétitions. Les trois autres collègues avec lesquels je viens sont de vrais champions. Moi, je leur sers simplement de mascotte : j'accompagne et je bénis", explique-t-il dans un grand sourire lumineux.

Monseigneur Ambrosio, seul évêque participant au challenge, a résumé ainsi au micro de nos confrères italiens : "Venir dans des lieux enchantés comme celui-ci, nous aide à regarder plus haut. On a grand besoin en ce moment d'arrêter de regarder la seule terre pour lever les yeux plus haut, vers les cieux."  

L'an prochain, le canton suisse du Valais et la station italienne de Livigno sont encore en lice pour recevoir les épreuves du 63e challenge Alfred Delavay.

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