Le 22 avril prochain, Thomas Pesquet, l'astronaute français que l'on ne présente (presque) plus s'envolera depuis la Floride pour sa deuxième mission à bord de la station spatiale internationale (ISS). Ca nous laisse le temps de nous préparer ... à le voir passer 16 fois par jour et à rêver un peu.
Un troisième confinement qui nous tombe dessus avec ... le télétravail pour ceux qui peuvent, des cours à la maison pour les enfants et leurs parents, des vacances de Pâques bouleversées... Il serait exagéré de dire que l'ambiance est à la joie intersidérale.
Et pourtant, on pourrait mettre à profit ce "temps suspendu" pour se préparer à la nouvelle qui fera battre pendant 6 mois nos coeurs de petits français qui ont (tous ?) rêvé de devenir astronautes. Je veux parler du nouveau séjour de notre Thomas Pesquet national dans la station spatiale internationale (ISS), à partir du 22 avril.
Compte à rebours enclenché
Pendant que notre héros peaufine ses procédures de décollage du Kennedy Space Center en Floride (et son "Guide du manager de l'espace" en tant que futur commandant de la station), nous avons quelques jours pour nous mettre à niveau.
Au menu : 1/ finir de coudre notre réplique de combinaison spatiale en coton bio 2/ réviser notre anglais avec la méthode "Where is Thomas ?" (attention : piège, il n'y a pas de "kitchen" dans l'ISS) 3/ s'équiper du matériel dernier cri (gratuit) pour voir venir l'ISS la nuit venue, dans le lointain, et la contempler ... sans se tromper. Avouons que ça serait dommage de regarder Vénus à la place, d'autant qu'elle bouge beaucoup moins vite que l'ISS.
Chasseur d'ISS, un sport popularisé pendant le 1er confinement
Rappelez-vous, l'an dernier à la même époque, nous découvrions le confinement, avec les rayons des supermarchés dévalisés, les rues vidées, et ... l'ennui. Mais certains ont trouvé la parade : la chasse à l'ISS.
Plus qu'un hobby, c'était un art de vivre : attendre la tombée de la nuit, invoquer Zeus, Thor, Bélénos ou quelques autres divinités pour chasser les nuages et enfin scruter le ciel pour voir passer l'ISS, ce beau bébé de 420 tonnes filant à 28 800 km/h.
Sur Twitter, depuis Lyon (ou plus précisément Craponne) comme à Bayonne, Paris ou Strasbourg, ils ont été nombreux à jouer à Saint Thomas (l'astronaute) et voir de leurs yeux l'apparition fugitive. Et vous ? Prêt pour le 2ème round ? Allez, on vous explique la marche à suivre.
Mode d'emploi, option NASA
Pour arriver à vos fins, plusieurs options s'offrent à vous. D'abord, pour les geeks-frimeurs-américanophiles, il y a le site de la NASA. Flatteur, l'outil vous demande où vous habitez et positionne votre ville ou village sur la carte.
What ??? la NASA connaît Chatuzange-le-Goubet (Drôme) Livet-et-Gavet (Isère) ou Beurières (Puy-de-Dôme) ? Bon, en fait, cela repère une des grandes villes environnantes et, si vous cliquez sur les icones bleues (voir ci-dessous), cela vous donne les prochains horaires de passage et les possibilités d'observation optimales depuis Saint-Etienne, Grenoble, Lyon ou Riom.
Option "l'ISS sur mon smartphone"
C'est la formule la plus ludique, qui va faire de vous un expert de la traque de l'ISS. Tout d'abord, téléchargez gratuitement ISS Detector sur Google Play et Apple Store. Vous arrivez sur la liste des prochains passages visibles en fonction de votre localisation et de la météo annoncée.
En principe, un "oeil" plus ou moins gros, à gauche de l'écran, symbolise la qualité d'observation des passages de l'ISS, en fonction de la nuit plus ou moins tombée, de la couverture nuageuse et de l'angle de l'engin par rapport à votre position (car pour voir l'ISS, il faut que celle-ci réfléchisse la lumière du soleil qui, chez vous, est en train de disparaître).
Bon autant vous dire que dans les jours à venir, ça s'annonce pas folichon au niveau observation à une heure décente, entre 20h et 23h (donc pas d'oeil qui apparaît sur l'appli)... mais ça n'est pas grave, vous pouvez quand même vous entraîner avant l'arrivée de Thomas Pesquet.
Trop facile, le "radar à ISS" sur l'appli
Sélectionnez un passage horaire sur l'application ISS detector, puis le mode "radar" (en donnant l'accès à l'appareil photo de votre téléphone), vous aurez en temps réel et en réalité augmentée la position de l'ISS dans le ciel. Alors, where is Thomas ? No, not in the kitchen.
Et le live de l'espace ?
Et pour achever d'épater vos amis et vous prendre vous aussi pour un astronaute en restant dans votre canapé, vous avez l'onglet "Livecam" pour jeter un oeil à bord de l'ISS ou par la fenêtre. Mais de temps en temps, 16 fois par 24h pour être précis, ce "live" apparaît tout noir.
Et bien oui, car là-haut dans la station spatiale, il fait nuit quand l'engin passe dans l'ombre de la terre. Et parfois aussi, les astronautes se débranchent... Même confinés, Thomas Pesquet et ces collègues ont aussi droit à un peu d'intimité... et à tout notre respect.
J-22 avant le lancement : il est temps de faire connaissance avec l'équipage très expériementé du #Crew2 ! Merci à @SpaceX et au très talentueux Ashish Sharma pour ces superbes photos ?? pic.twitter.com/k2qvwa9iim
— Thomas Pesquet (@Thom_astro) March 31, 2021