Aurores boréales : profitez en 2025... après elles seront beaucoup plus rares, on vous explique

En 2025, le sud de la France sera un terrain d’observation privilégié pour les aurores boréales, un phénomène habituellement réservé aux régions polaires. Grâce à une activité solaire exceptionnelle, ces lumières magiques illuminent les cieux provençaux et alpins, suscitant fascination et débats sur les réseaux sociaux.

En 2024, il y a eu le spectacle merveilleux du mois de mai, la belle série de la mi-août et les dernières féériques au mois d'octobre. Les aurores boréales sont venues plusieurs fois enchanter le ciel de Provence et d'une large partie de l'hexagone. Une nouvelle surprise a enchanté les observateurs du ciel la nuit dernière, du 1ᵉʳ au 2 janvier 2025. 2025 commence  donc sous le signe du rose-violet irrémédiablement. Cela va-t-il durer ? 2025 sera une nouvelle année "boréale" ? Oui, à ne pas en douter, affirment les spécialistes. 

"Le soleil atteint son pic d'activité cette année"

Les aurores polaires apparaissent quand des jets de particules chaudes et magnétiques, générés par des éruptions solaires et appelés éjections de masse coronale (CME), atteignent l'environnement de la Terre. 
Selon Sylvain Reybaut, photographe, "le soleil atteint son pic d’activité cette année, donc on peut espérer encore de beaux événements en 2025”.

"On est en train d'atteindre le maximum d'activité, donc d'éruptions solaires, d'éjections de masse coronale...", explique à l'AFP Milan Maksimovic, astrophysicien à l'Observatoire de Paris - PSL. 
Ce maximum d'activité solaire "devrait avoir lieu 2025 ou début 2026", ajoute-t-il. "Il y aura des phénomènes comme celui-là encore au moins un ou deux ans. Après, cela va décroître".

Il faut donc en profiter en 2025. Paul Marquis , expert météo de la Météo du 13 précise “après 2025, il faudra attendre 7 ou 8 ans pour revoir des aurores aussi intenses”. 

Chaque aurore est un instant magique que la Terre nous offre.

Vincent Guesquière, photographe

France 3 provence-Alpes

Les aurores boréales sont causées par l’interaction entre les particules solaires et la Terre. Lors d’intenses éruptions solaires, ces lumières dansent au-delà de leurs zones habituelles.

"Plus besoin d'aller en Laponie"

Vincent Guesquière, photographe expérimenté et témoin privilégié, revient sur cette rareté. "C’est la troisième fois que je vois des aurores boréales en moins d’un an, après mai et octobre 2024. Voir ce spectacle magique depuis Valensole, dans les Alpes-de-Haute-Provence, est exceptionnel. Plus besoin d’aller en Laponie ou en Norvège pour vivre cela".

Ces aurores diffèrent parfois par leur forme ou intensité. "En octobre, on pouvait les voir à l’œil nu : un pilier mouvant dans le ciel. Hier, c’était un halo, une brume rougeâtre”. Une chose est sûre, le photographe affirme l’engouement dans les commentaires sous ses photographies publiées sur Facebook. “L’engouement a explosé. Tout le monde veut immortaliser son aurore”.

Roses au sud, vertes au nord

Les scientifiques expliquent cette recrudescence par le cycle solaire 25, qui a démarré en 2019 et atteint son apogée en 2024-2025. Paul Marquis, éclaire le phénomène : "tous les 11 ans, l’activité solaire atteint un pic. Les particules émises par des éruptions solaires interagissent avec notre champ magnétique, provoquant ces aurores. Le sud de la France est rarement concerné, mais l’intensité actuelle les rend visibles jusqu’à nos latitudes".

Yohan Laurito, météorologue et fondateur de Météo Varoise, précise : "la couleur des aurores dépend de leur altitude. Dans le sud, elles apparaissent souvent rouges ou rosées, car elles se produisent entre 300 à 400 kilomètres au-dessus du sol". Pour observer une couleur verdâtre, il faut aller vers le nord

Pour bien les observer, il conseille de s’éloigner des grandes villes : "la pollution lumineuse des agglomérations comme Marseille ou Toulon les rend difficiles à percevoir. Le Verdon ou les hauteurs alpines sont des lieux privilégiés". Dans la même lignée, Paul Marquis précise “Entre le Var et les Alpes, on trouve les lieux privilégiés pour les voir. Et en général, on les voit mieux aux intersaisons, donc à l’automne et au printemps”.

Et au contraire, dans certaines zones, ce sera plus compliqué.” Dans les Bouches-du-Rhône et le Vaucluse, on les voit mal à cause des nuages et la pollution lumineuse. Il ne faut pas aller dans les grandes villes, mieux vaut observer en campagne, par exemple côté Verdon”, explique Paul Marquis. 

Avec la régularité et l'abondance des épisodes, certains jouent les blasés et ont cessé de s'émerveiller.  "je vois des commentaires dévalorisant les photos d’aurores prises en France", regrette un membre du groupe Facebook "Aurores boréales en France". “Ils comparent avec celles qu’ils ont vues en Laponie. Mais tout le monde n’a pas la chance d’y aller ! La chasse aux aurores françaises est une évasion pour beaucoup. Soyons bienveillants et célébrons ce que la nature nous offre, même ici". Il vous reste donc 2025, et 2026 pour en profiter près de chez vous, de Lille à Ajaccio. Après, une longue pause, vous en privera…