Huit stagiaires de l’EPIDE Lyon-Meyrieux (Rhône) effectuent une semaine de « cohésion » en Haute-Loire dans le cadre de leur parcours d’insertion. Discipline et sport au programme.
Les EPIDE (Etablissements Publics d’Insertion dans l’Emploi) ont été créés en 2005 sous l’égide de l’Armée. Il y en a une quinzaine actuellement en France. Ils ne sont plus sous tutelle du ministère de la Défense mais ont conservé « l’esprit militaire ».
Ainsi, dans leur internat de Meyzieu, les 180 jeunes en difficulté accueillis à l’EPIDE lèvent les couleurs et saluent le drapeau tous les jours.
Stage de cohésion : "la finalité, c'est l'insertion"
Actuellement, pour une semaine, huit de ces jeunes sont accueillis en Haute-Loire pour un stage de cohésion. Tous portent « l’uniforme », même veste, chemise et pantalon.
Cette rigueur se retrouve aussi dans les relations avec les encadrants, mais elle convient bien à Roukaya, arrivée en octobre 2015 dans l’établissement : « Ca m’a apporté la discipline, la ponctualité, le respect, j’ai pu évoluer et me libérer de ma timidité grâce aux activités proposées », dit la jeune femme qui doit commencer le mois prochain une formation pour devenir assistante de vie familiale.
Les EPIDE s’adressent à des jeunes de 18 à 25 ans, volontaires, des jeunes qui rencontrent des difficultés familiales, scolaires, généralement peu ou pas dîplômés. « Ils viennent chez nous pour une remise à niveau d’enseignement général, comportementale ou sur le plan physique, précise David Riffault, conseiller d’éducation à la citoyenneté, la finalité c’est l’insertion, l’emploi, rentrer dans une formation qualifiante ».
Travail le matin, rafting l'après-midi
Les jeunes de l’EPIDE de Lyon-Meyzieu passent une semaine en Haute-Loire dans le cadre d’un partenariat avec l’Armée du Salut. Au programme, travail le matin dans une brocante solidaire, l’atelier chantier d’insertion « Pause Café », géré au Chambon-sur-Lignon par une antenne de l’Armée du Salut.
Ici, on récupère et on remet en état des meubles, de l’électroménager ou des textiles, revendus ensuite. Pour Daniel Sansonnetti, directeur de l’ACI « Pause Café » : « Cet échange est né d’un concours de circonstances, il permet une rencontre entre ces jeunes de milieu urbain et des ruraux et ca leur prouve qu’un dispositif d’insertion, quel qu’il soit peut donner des résultats ».
Le programme de l’après-midi ce jour-là est plus ensoleillé… descente de rivière sur un raft à Monistrol-d’Allier ! Les jeunes de l’EPIDE enfilent leurs gilets de sauvetage et écoutent les dernières consignes du moniteur avant d’embarquer.
"les aider à dépasser leurs limites pour reprendre confiance en eux"
Pour Ryan, comme pour la plupart d’entre eux, c’est une première. Le sport fait partie intégrante de cette « remise à niveau ». « L’idée c’est de les aider à dépasser leurs limites en fait et surtout reprendre confiance en eux », explique Stella Azzari, monitrice d’internat à l’EPIDE Lyon-Meyzieu.
En moyenne, les jeunes passent 8 mois dans ce dispositif destiné à leur donner une nouvelle chance. Rayan, 21 ans, est à mi- parcours et il résume ce qui a changé pour lui : « J’ai appris à prendre sur moi, à savoir écouter, j’ai réappris les bases de la vie en fait ». Lui, il projette d’entreprendre une formation de peintre-façadier dans les prochains mois.
Apprendre la discipline par le sport, c'est la philosophie des EPIDE, les Etablissements Publics d'Insertion dans l'Emploi. Actuellement, une dizaine de jeunes stagiaires de l'EPIDE de Lyon-Meyzieu sont en stage au Chambon-sur-Lignon en Haute-Loire, un séjour de cohésion programmé pendant une semaine.
Intervenants : David Riffault, conseiller d'éducation à la citoyenneté ; Roukaya, stagiaire EPIDE Lyon-Meyzieu ; Rayan
Stagiaire EPIDE Lyon-Meyzieu.
Equipe : Rivollier Gérard, Brot-Monnier Elodie. Montage : Malfray Gilles.
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