Les routes vallonnées de Chantonnay promettent un spectacle dimanche, lors de championnats de France à l'issue incertaine tant les candidats sont nombreux à posséder de réelles chances de succéder à Arnaud Démare.
Malgré trois côtes à franchir chacune 17 fois, le circuit vendéen n'exclut pas le succès d'un sprinter. "Ce tracé n'est toutefois pas à mon avantage", concède Démare. Le coureur de la
FDJ.fr ne se montre guère optimiste au moment de défendre son titre, au contraire de son ancien équipier, Nacer Bouhanni. "En 2010 chez les amateurs, j'avais pris la 5ème place sur ce même circuit. Preuve que c'est dans mes cordes", estime le sprinter de l'équipe Cofidis qui reste sur un succès convaincant mercredi en Belgique à Halle-Ingooigem et qui sera bien inspiré de se méfier de Bryan Coquard en cas d'arrivée groupée. "Mes deux succès la semaine passée à la Route du Sud m'ont rassuré sur ma condition. Je serai un joker ; l'équipe me laissera faire ma course", note le protégé de Jean-René Bernaudeau chez Europcar.
Démare pointe Gallopin
Un sprint massif n'est cependant pas le scénario le plus probable. Démare insiste: "Je vois plus un baroudeur, un spécialiste des Ardennaises comme Tony Gallopin ou Julian Alaphilippe". On imagine mal en effet qu'une sélection ne s'opère pas. Titré sur ce circuit
en 2010, Thomas Voeckler assure que "la répétition des côtes va user les organismes. D'autant plus qu'il fera très chaud et que la distance (247 km) va faire des dégâts". La première côte, le Champ du Loup (km 6,2) est la plus exigeante: 800 mètres à 10% de moyenne dont un virage à 16%. Le Pontreau (km 7,8, 600 mètres à 9%) est moins raide tandis que la Chardière, plus courte (400 mètres, 8,5%) et placée à 3 km de l'arrivée, pourrait favoriser un puncheur.
"C'est un circuit sur lequel il sera difficile de s'organiser. C'est la promesse d'une course très ouverte. Ce qui va primer, c'est le placement", explique Voeckler. "Les postulants sont nombreux, insiste Bernaudeau. Rien que dans mon équipe, 5 des coureurs peuvent prétendre à la victoire". Un succès d'Europcar ferait un bien fou à l'équipe vendéenne, toujours à la recherche d'un repreneur pour la saison prochaine. Son manager s'est donné jusqu'à la fin du Tour de France pour trouver un nouveau parrain pour sa formation.
Péraud inquiète
Mais Europcar ne doit pas s'attendre à un cadeau dimanche. Les appétits des autres formations sont aiguisés, chez FDJ.fr notamment, même si l'équipe de Marc Madiot s'aligne sans Thibaut Pinot, qui préfère s'épargner en vue du Tour de France dans une semaine.
Les équipes françaises, surreprésentées, auront l'avantage du nombre. Mais les coureurs évoluant à l'étranger ne doivent pas pour autant abandonner tout espoir de sacre. "Dans ce genre de course usante, c'est un peu chacun pour soi", affirme Julian Alaphilippe, la révélation française du printemps. Le deuxième de Liège-Bastogne-Liège voudra "arriver le plus frais possible dans les derniers kilomètres", mais le coureur de la formation belge Etixx reconnaît "ne plus avoir (ses) super jambes du printemps".
Dans ces conditions, beaucoup pointent Tony Gallopin comme vainqueur possible, ou bien Warren Barguil, qui s'estime "très en forme". Ce n'est pas le cas de Jean-Christophe Péraud, dont la condition inquiète à une semaine du départ de la Grande Boucle. Le deuxième du Tour de France 2014 a abandonné jeudi lors du contre-la-montre, "en manque de sensations".