Au chaud, des élus qui parlaient d'orientations budgétaires. Au froid, devant l'Hôtel de ville, des manifestants rassemblés pour un "chauffage urbain juste et solidaire".
Lundi 19 novembre, des flambeaux dans les mains, une centaine de manifestants a exprimé sa colère contre des tarifs du chauffage urbain jugés trop élevés à l'heure du conseil municipal de Grenoble.
Les membres du Collectif pour un "Chauffage Juste et Solidaire" n'en sont pas à leur première action. Depuis 2008, ils s’adressent ainsi aux élus officiellement responsables de la gestion du chauffage dans les communes de Grenoble, Echirolles, Saint-Martin-d’Hères, Eybens, La Tronche et Pont-de-Claix pour qu'ils reprennent le contrôle du chauffage urbain. "Les conseillers municipaux des communes ayant donné délégation de service public à la Compagnie de chauffage de l'agglomération de Grenoble (CCIAG) ont le pouvoir et le devoir de contrôler la tarification pour qu'elle soit juste et corresponde strictement au service rendu. Nous exigeons que nos élus remplissent leur rôle et fassent leur devoir en défendant les usagers de ce service public", fin de citation.
Depuis des mois, ils demandent une baisse des tarifs, en particulier de l’abonnement. "Il n’est pas acceptable que se prolonge une situation qui, depuis l’été 2008, a été durement subie par les usagers, locataires et propriétaires", expliquent-ils.
Sur les tracts distribués on pouvait lire:
-votre chauffage est CHER, 20% au-dessus de la moyenne des réseaux comparables en 2010 (cf. une étude menée par le monde associatif sur le sujet).
-vous allez payer encore plus CHER, le projet de chaufferie NOR sur la presqu’île prévoit une hausse de 13% pour 2015, jusqu’en 2035, et absorbera les excédents de la Compagnie de chauffage de l'agglomération de Grenoble (CCIAG), donc le « Trop Perçu » payé par les usagers depuis 2007.
-la concertation avec les élus n’a pas encore réellement commencé, malgré six réunions depuis janvier 2012.
Tout a commencé en 2008
Le réseau de chaleur du chauffage urbain est un service public intercommunal. Par délégation de service public, l’exploitation de ce réseau est dévolue à la Compagnie de Chauffage de l’Agglomération Grenobloise (CCIAG), une société d’économie mixte dont les actionnaires principaux sont la Ville de Grenoble (52%) et Dalkia (42%), dans une moindre mesure la Ville d’Echirolles (1%) et la Métro (5%).
En 2008, les 6 communes (Grenoble, Echirolles, Saint-Martin-d’Hères, Pont de Claix, La Tronche, Eybens) déléguant leur service public à la CCIAG votent un avenant au contrat de concession, qui change la tarification. L’objectif affiché est de limiter l’influence des variations des prix des matières premières sur les charges des usagers en diminuant la part variable du tarif (consommations) et en augmentant la part fixe (abonnement) afin de pérenniser les ressources de la CCIAG.