Un ou plusieurs loups sont suspectés d'être à l'origine d'une attaque au cours de laquelle 4 brebis aux abords du village, mais l'hypothèse reste à vérifier.
Yann Souriau, maire de Chichilianne et représentant du Plan loup pour les maires de l'Isère, était le premier sur place pour constater les dégâts, prévenu par la propriétaire du troupeau. Pour lui, pas de doute, éventrement typique, prise du foie, empreintes de crocs, c'est bien le loup qui est à l'origine de cette attaque. L'enquête devra le confirmer.
Une attaque qui a eu lieu dans la nuit du 6 au 7 mai, dans une pâture située sur la commune de Chichilianne, à 100 mètres de la première maison du village. Au matin, deux brebis ont été retrouvées mortes et partiellement dévorées, deux autres ont dû être euthanasiées, au total une quinzaine de bêtes du troupeau ont été touchées.
Dans le secteur, deux meutes de loups sont identifiées, l'une au col de la Croix-Haute, l'autre dans le massif du Dévoluy. La commune de Chichilianne est située à la frontière entre ces deux territoires, et depuis l'automne, trois loups avaient été repérés rodant sur la commune.
Reportage de Cédric Picaud et Didier Albrand
La montée en pâture
Cette attaque suscite une vive inquiétude chez les éleveurs, d'autant qu'elle survient en début de période de montée en pâture. 6.000 bêtes sont attendues sur la commune d'ici la fin du mois de mai.Ce 11 mai, une réunion regroupant les maires du Trièves et de Lus-la-Croix-Haute était prévue sur la commune de Prébois pour mettre au point un plan d'action. Le maire de Chichilianne défend la mise en place d'une démarche collective, pour ne pas déplacer le problème chez le voisin, mais pour contenir les loups dans les nombreuses forêts inexploitées des environs. L'idée est de mettre en place "une pression de chasse" efficace sur le loup en lui tirant dessus, afin de le chasser des territoires où vit l'homme pour le cantonner dans des secteurs où il n'y a pas d'activités humaines. Selon Yann Souriau, l'animal est suffisamment intelligent pour comprendre qu'il n'est pas le bienvenu dans certains endroits, sans qu'il soit besoin de l'exterminer.