Refuge saturé en Haute-Loire, et sur le point de l'être dans le Puy-de-Dôme. Pour les animaux, le début de l'été est toujours une période critique. Car malgré les nombreuses campagnes, les abandons sont toujours trop nombreux. A tel point que des parlementaires se sont saisis du dossier.
"Cet après-midi, une dame qui change d’appartement vient nous amener son chien... Un monsieur nous a également appelé parce qu’il a trouvé un chien attaché à un arbre dans les bois… "A l’accueil de la Société protectrice des animaux de Haute-Loire, située à Polignac, Carole Largier, bénévole, affiche son désarroi. " Avec 50 chiens, notre refuge est déjà plein… Pour les chats, c’est pire, c’est une catastrophe, d’autant que l’été n’est pas une période propice à l’adoption. Il n'y a pas longtemps on a trouvé deux minettes dans une poubelle. On est en train d’établir une liste d’attente… C’est décourageant, malgré les campagnes que nous menons, malgré le fait de le dire et le redire, ça ne change rien. Un déménagement, une séparation, un départ en vacances… dès que le chien devient encombrant, on s’en débarrasse ".
"La justice ne suit pas "
Un constat qu’ont fait aussi 240 parlementaires de tous bords, qui ont annoncé, dans le Journal du dimanche, le prochain dépôt d'une proposition de loi pour "en finir avec les "abandons massifs" d'animaux domestiques, à l'approche des grandes vacances. "Des textes existent déjà !, réagit Carole Largier. L’abandon est déjà punissable en France ! Mais la justice ne suit pas, les gens s’en tirent avec un simple rappel à la loi, ce qui n’est pas dissuasif". Un point de vue que partagent les parlementaires : " Voté en 1999, le durcissement pénal de la sanction de l'abandon - deux ans de prison et 30.000 euros d'amende - n'a pas obtenu l'effet escompté ", déplorent-ils.
"Ce qu’il faudrait en priorité, poursuit Carole Largier, c’est régler le problème des animaleries, qui nous font beaucoup de tort. A la période de Noël, ils vendent des petites peluches, mais quelques mois après, ce sont des animaux de 40 kg dont on ne veut plus ".
Punir mais surtout éduquer
Dans le Puy-de-Dôme, le refuge de Gerzat n’est pas encore saturé, « même si on s’en approche », précise Michel-Antoine Sibiaud, le président.
Mais pour lui, les abandons ne sont pas le seul problème de l’été. « Les animaux souffrent énormément de la chaleur… Pour faire face à la canicule, nous avons d’ailleurs installé des brumisateurs dans tous nos boxs».
Des précautions que tout le monde ne prend pas. « Il y a trois jours, les pompiers d’une commune nous ont appelés car ils ont du intervenir pour sortir un chien enfermé dans une voiture en plein soleil ! Le gros problème finalement, ce sont les inconséquents… Une chose est sûre, c’est qu’on ne résoudra pas la cause animale par des lois, même si il en faut, mais par l’éducation ».
Un constat partagé par les parlementaires, qui préconisent que « Les programmes scolaires en classes primaires sensibilisent les enfants à leur responsabilité envers les animaux ».