Communes non reconnues en calamité sécheresse : les agriculteurs de la Haute-Loire en colère

Seulement 90 communes de Haute-Loire ont été classées en calamité agricole par la commission nationale suite à la sècheresse de l'an dernier. Un chiffre trop faible pour les syndicats agricoles, qui ont obtenu que le gouvernement réexamine le dossier.

"La réalité, c'est qu'on a les deux tiers du département de la Haute-Loire qui ont subi une grave sécheresse avec des taux de pertes allant de 30 à 60% sur certains secteurs. Le zonage qui a été effectué représente 1,7 million d'euros alors que la proposition que nous avions faite était d'environ 12,5 millions d'euros. C'est clairement déconnecté de la réalité" explique Anthony Fayolle, président des Jeunes Agriculteurs de Haute-Loire. 

La commission nationale des calamités agricoles n'a retenu que 90 communes de Haute-Loire, dans les régions fourragères « Petite Limagne » et « Velay Basaltique, Mézenc », avec un taux de perte uniforme de 30% à cause la sécheresse de 2015. Dans les communes "oubliées", les agriculteurs connaissent des difficultés financières. 

Yvon Chabannes, agriculteur sinistré de Polignac, a dû piocher dans ses réserves de fourrage de l'année précédente et acheter de la paille, du foin et des aliments pour nourrir ses bêtes. Ce qui représente près de 10 000 euros de frais supplémentaires imprévus. Polignac ne faisant pas partie des communes classées en calamité agricole par la commission nationale, aucune indemnité n'est prévue. 

"Au niveau de la commission départementale, Polignac faisait partie des communes les plus touchées par la sécheresse, avec plus de 60% de pertes. Mais la commission nationale des calamités agricoles dit zéro, donc je suis surpris" indique Yvon Chabannes.

Les dossiers de la Haute-Loire et des trois autres départements d'Auvergne doivent être réexaminés mercredi prochain. Les agriculteurs ont d'ailleurs prévu des actions pour se faire entendre.

Seulement 90 communes de Haute-Loire ont été classées en calamité agricole suite à la sècheresse de l'an dernier. Un chiffre trop faible pour les syndicats agricoles, qui ont obtenu que le gouvernement réexamine le dossier. Interviews : Yvon Chabannes (agriculteur sinistré); Anthony Fayolle (président Jeunes Agriculteurs de Haute-Loire)