Après la Drôme hier, ils sont plus d'une centaine de plaignants ardéchois à s'inquiéter des compteurs intelligents imposés aux abonnés d'Enedis. Le procès s'est tenu ce 20 décembre.
Ils sont 130 plaignants ardéchois à se battre contre les compteurs Linky. Le Linky, c'est ce compteur intelligent déployé par Enedis, gestionnaire de 95% du réseau d'électricité français. Lancée en 2016, la pose de ce compteur suscite de nombreux mécontentements et désormais, plusieurs actions en justice.
Suite à une demande d’Enedis le 15 novembre dernier, le procès contre Enedis en Ardèche avait été renvoyé. Il s'est finalement tenu ce matin au tribunal de Privas. Les plaignants, représentés par Me Guillaume Reininger et Me Arnaud Durand, avocats au barreau de Paris ont pu exprimer leurs peurs face aux compteurs Linky. Ils estiment que les compteurs représentent un danger pour leur santé mais aussi pour leur vie privée.
Le juge de Privas rendra sa décision le 7 février prochain.
Un dossier "hors-norme" à Valence
A Valence, le procès était le premier à juger l'affaire sur le fond. Aux yeux des 365 plaignants, le compteur Linky permettrait d'enregistrer et de revendre, de nombreuses données personnelles. Ces compteurs seraient également dangereux pour les abonnés, dont la santé se serait dégradée à cause des ondes.Outre ces deux axes de défense, les avocats soulèvent un troisième point dans ce dossier: un conflit d'intérêts. En effet, la société intervenant comme expert pour l'État est en même temps prestataire de services pour Enedis dans un autre domaine.
Une "fraude scientifique"
Aux procès, plusieurs certificats médicaux ont été présentés, de 26 personnes dites "électrosensibles". Des victimes des ondes dont la santé se serait dégradée à cause du compteur Linky. De son côté, la défense a listé les études confirmant des taux d'émission inférieur aux seuils réglementaires. Mais deux de ces rapports produits par l'Anses (Agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation, de l'environnement et du travail) ,datant de 2016 et 2017 seraient "truqués" selon l'avocat des plaignants. Ils s'agirait d'une "fraude scientifique".La défense s'insurge de cette accusation: "Ce sont des études officielles, indépendantes et sous tutelle du gouvernement". Lui estime que la contestation va trop loin. Les plaignants réclament le droit de refuser la future pose de compteurs Linky, ainsi qu'une remise en état si le compteur a déjà été posé. Pour l'instant, les particuliers peuvent seulement retarder le changement de compteur si le leur se trouve à l'intérieur de leur domicile.
Le juge des référés de Valence rendra sa décision le 31 janvier prochain. En France, plus de 5 000 personnes ont porté plainte contre Enedis.