" Confinement déconfiné" : l'angoisse des étudiants dont la présence est exigée

Mathias passe ces dernières heures en famille, en Ardèche. Jeudi 4 novembre, il va remonter à Grenoble car son université a maintenu, en présentiel, partiels et travaux pratiques du département Sciences. Pour lui, et beaucoup de ses camarades, c'est l'incompréhension.

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Mathias, 19 ans, ne sait pas trop sur quel pied danser. Étudiant en deuxième année de licence en Sciences de la Terre, il a comme qui dirait du mal à accepter les nouvelles mesures de ce confinement. "Un confinement, c'est un confinement, ça on le comprend bien. Mais à l'université, ils ont maintenu les partiels et les travaux pratiques en présentiel".
Résultat : Mathias va devoir quitter le cocon familial d'Ardèche où il a passé sa semaine de vacances de la Toussaint. Jeudi 3 novembre 2020 : direction Grenoble, où il va retrouver son logement Crous de 12m2, et se rendre à la fac pour 5-6 heures par semaine. 

"À la maison, c'est plus favorable à l'étude"

Pourquoi ne pas avoir reporté la semaine à venir de partiels et les séances de TP qui suivront ? La question tourne en boucle parmi certains étudiants de la promo que Mathias. Certains vont devoir revenir de Paris, ou encore de Noirmoutier. "Il y a une certaine incompréhension", appuyée par une position assez rigide et des réponses très sèches, de la part de la direction du département Sciences de l'université.

Après sa semaine de partiels (un par jour), Mathias aura trois heures de Travaux Pratiques, le lundi et le mercredi. "D'habitude pour les TP, nous sommes un groupe de 25 environ, là, ils ont décidé de dédoubler, pour que l'on ne soit qu'une petite dizaine par salle". L'université a mis en place un protocole sanitaire renforcé. Restaurant universitaire fermé (système de repas à emporter), accès à la bibliothèque sur réservation... Mis à part les 5 à 6 heures de TP en présentiel, Mathias va devoir s'enfermer dans sa chambre de 12 m2. "Ça ne va pas être facile. En Ardèche, chez moi, je suis plus à l'aise. À la maison, c'est plus propice à l'étude", confie-t-il.

"Ce confinement déconfiné, moi j'ai peur"

À l'IET de Gorge de Loup, dans le 9ème arrondissement de Lyon, le présentiel est également de rigueur pour les étudiants en BTS. "Des journées de 8h, dans des classes de 30, où on est tous collés", l'inquiétude est réelle pour une étudiante qui souhaite garder l'anonymat. "J'ai repris les cours hier, les examens sont dans 3 à 4 semaines, je ne comprends pas que l'on nous ai pas laissé le choix". Surtout que pour le premier confinement, tout avait été mis en place pour suivre les cours à distance, "il y a même des caméras qui ont été prévues pour permettre aux étudiants, malades Covid, de suivre les cours".

Certes, à l'IET, il y a un distributeur de gel à l'entrée, des escaliers séparés pour monter et descendre, et le port du masque est obligatoire. Mais les étudiants ont leur vie, en dehors des cours. Certains ont la trentaine et des enfants. Tous ont une famille, "que nous voulons protéger. Et là, on nous oblige à prendre le risque de sortir, prendre les transports en commun, pour aller en cours".

La jeune étudiante juge pour le moins étrange, "ce confinement déconfiné". Aujourd'hui, elle n'a pas été en cours. Elle a des symptômes, et doit faire un test Covid.
 
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