Contre les déserts médicaux, l'Allier mise sur la télémédecine

La télémédecine au cœur d'une rencontre à l'hôpital de Moulins aujourd'hui. Suivi des personnes cardiaques, consultation à distance pour la prisonniers d'Izeure ou des résidents de maison de retraites, des expérimentations sont menées depuis plusieurs années dans l'Allier. L'objectif est de développer ces nouveaux outils qui profitent autant au patient qu'aux comptes de la sécurité sociale. Intervenants : Dr Abderrahaman El-Omari, médecin anesthésiste ; Isabelle Liban, directrice du centre pénitentiaire de Moulins-Yzeure ; David Gruson, délégué général de la Fédération hospitalière de France ; Pierre Thépot, directeur du centre hospitalier de Moulins-Yzeure. ©France 3 Auvergne

Aujourd'hui, le CH de Moulins pratique la télémédecine, une technique qui améliore le suivi des patients cardiaques et évite le déplacement des prisonniers d'Yzeure. Des expérimentations sont menées depuis plusieurs années dans l'Allier et tend à se developper dans d'autres domaines médicaux.

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« Faites « aaaaah » et tirez la langue ! » Sur l’ordre du médecin, le détenu s’exécute. Le praticien jauge la dentition avec précaution, malgré les cinq kilomètres qui le sépare de son patient.
 
Car la prison d'Yzeure fait de la consultation à distance, via des écrans interposés. Depuis 2012, les détenus peuvent consulter un médecin anesthésiste via une borne de télémédecine. Détenu et soignants gagnent en intimité.
 
« C’est un confort pour nous [médecins], qui sommes gênés par la présence de gens cagoulés et lourdement armés avec le patient, » explique le médecin-anesthésiste Abderrahaman El-Omari. En effet, huit à dix personnes sont nécessaires pour « extraire » un prisonnier hors du centre pénintenciaire. De plus, parmi les résidents celui de Moulin-Yzeure, 30 à 40% des détenus sont jugés potentiellement dangereux.


Une pratique économique à développer

Des escortes en moins, ce sont des économies pour l'établissement pénitentiaire. L’expérience doit se développer car la population carcérale est vieillissante. « À Moulins-Yzeure, nous souhaitons étendre la télémédecine dans d’autre domaines comme la pneumologie et la cardiologie, » révèle Isabelle Liban, directrice du centre pénitentiaire.

Développer la télémédecine, c'est l'objectif de la Fédération hospitalière de France. Les expériences menées dans l'Allier sont autant d'argument pour faire pression auprès des candidats à la présidentielle.
 
« Si on arrive à avoir un modèle de financement aligné sur la médecine physique, ça permettra aux gens de ne plus se déplacer, et donc d’éviter des dépenses de transport sanitaire, souligne David Gruson, délégué général de la Fédération hospitalière de France. Ça leur permettra aussi d’avoir une meilleure prise en charge, notamment celle de l’AVC, qui doit être rapide ».

Un moyen efficace de lutter contre l'AVC

Le traitement rapide de l'AVC est justement expérimenté aux urgences de Moulins depuis mai 2015. Un neurologue consulté à distance permet de prescrire le bon traitement. 21 consultations ont été effectuées en un an et parmi elles, 7 personnes ont pu obtenir un traitement sans avoir à se déplacer à Clermont-Ferrand. L'hôpital veut étendre ces consultations à d'autres spécialités.
 
« Vous arrivez dans un des établissements du groupe, quelle que soit la distance, vous n’avez pas de perte de chance. On va pouvoir vous suivre à distance, avec le bon médecin, le bon expert, comme on le fait pour l’AVC, » signale Pierre Thépot, directeur du centre hospitalier de Moulins-Yzeure.
 
Une façon de résoudre les problèmes de désert médical et d'améliorer l'image de marque de l'Allier. 
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