Coronavirus COVID 19. Allier : il vend ses cercueils dans toute la France, "Je n'ai jamais connu ça"

Dans l’Allier à Molinet est installé l’un des cinq grands fabricants français de cercueils. Une entreprise très sollicitée depuis le début de la crise sanitaire du coronavirus COVID 19. Malgré une augmentation de la production, elle craint une pénurie de cercueils.
 

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A Molinet dans l’Allier est installé l’un des cinq grands fabricants français de cercueils. Par le passé, les établissements Canard ont déjà connu des pics d’activité. L’année de la canicule ou lorsque la grippe saisonnière se révèle particulièrement mortelle. Mais ce qui ^se passe en ce moment avec le coronavirus COVID 19 désarçonne cette société spécialisée dans la fabrication de cercueils. Bernard Canard à la tête de l’entreprise exprime son désarroi: « C’est très très dur. En 40 ans, depuis que j’ai pris la suite de mon père, je n’ai jamais connu ça ! »

Un des leaders du marché

L’entreprise fait partie des leaders sur le marché français mais aussi européen. Elle fabrique 100 000 à 110 000 cercueils par an. Aujourd’hui les besoins n’ont jamais été aussi forts: « Nous avons une clientèle importante sur Mulhouse. L'un de nos clients là-bas m’a dit qu’il venait de vendre 20 cercueils en une journée ! Ces demandes dépassent notre production, ce qui n’était jamais arrivé ! »

Une forte demande dans l'Est et dans la région parisienne

Il poursuit: « Les régions à l'origine des tensions sont l’Est de la France où nous sommes bien implantés mais aussi la région parisienne, le Nord, la Bourgogne. Et la demande dans ces régions nous empêche d’approvisionner correctement les autres. »

C’est très difficile pour nos commerciaux

Les chiffres de la production parlent d’eux-mêmes. En mars 2019, les établissements Canard avaient livré 8 500 cercueils, cette année…11 500. Ce sont 3 000 de plus mais le dirigeant tient aussi à relativiser. Bernard Canard ajoute : « Fin 2019, nous avons trouvé de nouveaux clients, pris de nouveaux marchés; ils représentent la moitié de cette hausse ». Bien qu’habitué à travailler avec la mort, ce chef d’entreprise le répète, il est « stupéfait de voir ce qui se passe en ce moment. C’est très difficile pour nos commerciaux qui sont en première ligne. Dès qu’ils livrent un cercueil, c’est pour une mise en bière immédiate. »

Quelque 200 salariés sur 3 sites

Côté production, les établissements, qui emploient 200 personnes sur 3 sites dont un en Haute-Loire près du Puy-en-Velay, ont dû s’adapter pour suivre cette demande. « Nous faisons des heures supplémentaires, nous avons embauché des intérimaires et notre personnel est volontaire pour venir travailler. » Quant au bois, la matière première, il ne va pas manquer. « Nous avons plusieurs mois de stock pour le chêne et nous possédons notre propre scierie » conclut Bernard Canard.


Nous allons être en pénurie, si on ne nous donne pas les moyens

La difficulté pour les établissements Canard est de produire: « Notre personnel est prêt à faire des heures, à travailler le samedi, nous lançons un appel au ministère du Travail : nous avons besoin de travailler plus que la législation ne le permet. C’est dans l’intérêt général.» Bernard Canard fait cette dernière mise en garde : « Nous allons être en pénurie, si on ne nous donne pas les moyens. » En avril, les besoins en cercueils s’annoncent aussi importants qu’en mars.
 
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